La stupeur et l’inquiétude règnent à Marseille après qu’une fusillade ait éclaté à la sortie d’une discothèque du 2e arrondissement tôt samedi matin. Deux jeunes femmes ont été prises pour cible par un tireur équipé d’un pistolet semi-automatique. Les victimes, âgées de 17 et 20 ans, ont miraculeusement échappé aux balles mais l’une d’elles a ensuite été violemment frappée à coups de crosse.
D’après les premières informations recueillies par les enquêteurs, le tireur était accompagné d’un complice. Vers 6 heures du matin, alors que les deux jeunes femmes quittaient l’établissement de nuit, le suspect a surgi devant elles et ouvert le feu dans leur direction. Bien que visées, les victimes n’ont pas été touchées par les projectiles. Le suspect s’est alors acharné sur l’une d’elles, la rouant de coups de crosse au niveau de la tête, avant de s’enfuir avec son comparse à bord d’un véhicule.
Une enquête ouverte, deux suspects interpellés
Rapidement alertés, les policiers de la brigade anticriminalité sont intervenus sur les lieux, où ils ont découvert un triste spectacle :
- 5 douilles
- Au moins un impact de balle
- Des traces de sang
Une enquête a immédiatement été ouverte du chef de « tentative d’homicides volontaires » et confiée à la brigade des atteintes aux personnes. Et le travail des limiers a rapidement porté ses fruits puisque deux suspects, âgés d’une vingtaine d’années et déjà connus des services de police, ont été interpellés dans la foulée. Le tireur présumé n’avait pas d’arme sur lui au moment de son arrestation mais son véhicule, correspondant au signalement, a été saisi.
Les victimes s’enfuient des urgences
Mais cette affaire sordide a pris une tournure étrange lorsque les deux jeunes victimes, pourtant blessées, ont subitement quitté les urgences où elles avaient été transportées par des proches, en abandonnant même leurs effets personnels sur place. Ce comportement pour le moins surprenant semble accréditer la piste d’un « coup de pression » sur fond crapuleux.
Marseille, théâtre régulier de fusillades
Malheureusement, les fusillades en sortie d’établissements de nuit ne sont pas rares dans la cité phocéenne, où de nombreuses figures du banditisme sont régulièrement visées par des tirs à des fins de règlement de comptes ou d’intimidation. Ces dernières années, Marseille a été le théâtre de multiples épisodes sanglants liés au grand banditisme et au trafic de stupéfiants :
- En septembre 2022, un homme de 27 ans connu des services de police a été abattu de plusieurs balles à la sortie d’une discothèque.
- En juillet 2021, un jeune de 19 ans a été grièvement blessé par balle sur le parking d’une boîte de nuit.
- En janvier 2020, une fusillade entre bandes rivales a éclaté devant un établissement de nuit, faisant 3 blessés graves.
Face à cette spirale de violence, les autorités tentent de réagir en renforçant les contrôles et la présence policière aux abords des lieux festifs. Mais la lutte s’annonce difficile tant le phénomène semble gangrener la ville en profondeur. Cette nouvelle fusillade, si elle n’a heureusement pas fait de victimes, vient rappeler que le chemin sera long pour restaurer la sécurité et la tranquillité des Marseillais.
Il n’y a plus de limites, on est dans l’horreur absolue. Tout le monde a peur de sortir le soir maintenant.
Un riverain choqué
Alors que l’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances exactes et le mobile de cette attaque, c’est une ville sous le choc qui retient son souffle. Car derrière chaque coup de feu, c’est un peu de l’âme de Marseille qui se fissure, rongée par une criminalité qui ne semble connaître aucune limite. Les habitants oscillent entre colère, résignation et espoir de voir un jour leur cité retrouver la paix.
L’heure est maintenant à la mobilisation de tous pour endiguer cette spirale infernale. Police, justice, élus, associations, citoyens… C’est uni et déterminé que Marseille pourra regarder vers un avenir meilleur et panser ses plaies. Le chemin sera long et semé d’embûches mais la lumière finira par percer au bout du tunnel. Car comme aime à le rappeler l’écrivain marseillais Jean-Claude Izzo :
Marseille est une ville de contrastes, de fureur et de douceur mêlées. Mais jamais elle ne renonce, jamais elle n’abdique. Elle est debout. Toujours.