La commune de Fontaine, en banlieue de Grenoble, a été le théâtre d’une nouvelle scène de violence armée dans la nuit de samedi à dimanche. Deux hommes âgés d’une trentaine d’années ont été visés par des tirs d’arme à feu, et touchés à plusieurs reprises, dont un très grièvement atteint à la tête et à l’abdomen. Selon les premiers éléments de l’enquête, les assaillants, au nombre de deux, étaient armés d’un fusil d’assaut de type kalachnikov.
Une attaque ciblée en pleine rue
Les faits se sont déroulés peu avant minuit, alors que les quatre victimes se trouvaient dans la rue. Les deux agresseurs, cagoulés, ont ouvert le feu dans leur direction avant de prendre rapidement la fuite à bord d’un véhicule, retrouvé incendié quelques heures plus tard à Grenoble. Sur place, les enquêteurs ont retrouvé pas moins de 19 douilles de calibre 7,62, attestant de la puissance de feu déployée.
Les deux blessés ont été pris en charge par les secours et transportés en urgence au CHU de Grenoble. Si leurs jours ne sont pas en danger, l’un d’eux se trouve dans un état préoccupant. Une enquête pour tentative d’homicide a été ouverte par le parquet et confiée à la police judiciaire. Les motivations des tireurs restent pour l’heure inconnues, même si la piste d’un règlement de comptes est privilégiée.
Une semaine noire à Grenoble
Cette fusillade intervient après une semaine particulièrement tendue dans la capitale des Alpes. Sept jours plus tôt, un employé municipal de 37 ans, Lilian Dejean, était abattu en pleine rue par un homme en scooter, toujours activement recherché. Le jour-même de ce nouveau fait divers, sa famille et ses proches organisaient une marche blanche en sa mémoire, dénonçant la montée de l’insécurité.
Ça devient invivable, on a peur de sortir de chez nous. Il faut que ça cesse, les pouvoirs publics doivent agir !
– Une habitante du quartier
Également coup sur coup, la préfecture de l’Isère a annoncé le démantèlement de deux importants points de deal, avec la saisie de près de 50kg de cannabis et d’armes de poing. Mais ces coups de filet ne semblent pas suffire à endiguer les violences qui gangrènent certains quartiers de l’agglomération grenobloise depuis plusieurs mois.
La détresse des habitants
Sur le terrain, le sentiment d’abandon prédomine chez des riverains excédés et apeurés par ces déchaînements de violences à répétition. Beaucoup ont fait part de leur ras-le-bol et de leur incompréhension face à la dégradation de la situation sécuritaire :
- «C’est de pire en pire, on ne peut plus vivre comme ça !»
- «Qu’est-ce qu’attendent les autorités pour réagir ? Qu’il y ait un mort par semaine ?»
- «Moi j’ai des enfants, j’ai peur qu’ils prennent une balle perdue en allant à l’école…»
Des témoignages glaçants qui mettent en lumière l’urgence d’apporter des réponses concrètes et durables à cette spirale de la violence. Au-delà des moyens policiers et judiciaires, c’est toute une politique de la ville qui semble à repenser pour redonner espoir à ces quartiers plongés dans la peur.
Un phénomène qui dépasse Grenoble
Malheureusement, la situation grenobloise n’est pas un cas isolé. Partout en France, les actes de violences avec armes à feu se multiplient, particulièrement dans les zones urbaines les plus sensibles. Fusillades, règlements de compte, trafics… Autant de phénomènes qui ne cessent de s’amplifier, sans que les réponses apportées ne semblent à la hauteur de l’enjeu.
Face à cette tendance inquiétante, une mobilisation générale s’impose. Au-delà des clivages politiques, il est urgent de se rassembler pour endiguer cette vague de violences avant qu’elle n’emporte tout sur son passage. Car c’est bien la cohésion de notre société qui est en jeu, et avec elle la promesse républicaine d’assurer à chaque citoyen le droit le plus fondamental : celui de vivre en sécurité.
Les événements de cette funeste nuit grenobloise nous rappellent cette évidence : il est plus que temps d’agir, avec force et détermination. Pour que les armes se taisent enfin, et que la peur change de camp.