C’est une découverte des plus macabres qui a été faite par les douaniers croates fin novembre dernier. Lors d’un banal contrôle à la frontière entre la Bosnie et la Croatie, les agents ont interpellé un ressortissant autrichien de 65 ans qui tentait d’entrer sur le territoire croate. Jusque-là, rien d’anormal. Sauf que sur le siège passager se trouvait le corps sans vie d’une femme de 83 ans, de nationalité autrichienne elle aussi. Une scène surréaliste qui a immédiatement alerté les forces de l’ordre.
Un décès suspect en Bosnie
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’octogénaire serait décédée en Bosnie dans des circonstances encore floues. Plutôt que d’entreprendre les démarches légales pour rapatrier le corps, le sexagénaire aurait décidé de charger la dépouille dans sa voiture et de traverser la frontière comme si de rien n’était. Un choix pour le moins surprenant et surtout totalement illégal.
Éviter les formalités à tout prix
Interrogé par la police, l’homme a expliqué qu’il comptait ramener le corps en Autriche afin d’« éviter les formalités liées à un transport de cadavre » a précisé une source proche de l’enquête. Un motif qui est loin de justifier son geste et qui soulève de nombreuses questions sur ses réelles intentions. La relation exacte entre le suspect et la victime n’a pas été dévoilée, mais certains médias croates avancent qu’il pourrait être son tuteur légal.
Le corps sans vie a immédiatement été pris en charge par les services funéraires une fois arrivé en Croatie. Une autopsie devrait être réalisée pour déterminer les causes exactes du décès et écarter la piste criminelle.
Une source policière
Un transport de corps très réglementé
Le rapatriement d’un corps est soumis à une réglementation très stricte, que ce soit au niveau national ou international. Tout transport de dépouille doit faire l’objet d’une déclaration aux autorités compétentes et être réalisé par des entreprises funéraires agréées dans des véhicules spécialement aménagés. Des règles que le suspect a délibérément choisi d’ignorer, s’exposant ainsi à de lourdes sanctions.
De troublants précédents
Si cette affaire peut paraître complètement folle, elle n’est malheureusement pas isolée. Par le passé, d’autres cas de transport illégal de corps ont défrayé la chronique :
- En 2019, un Allemand a été arrêté alors qu’il transportait les cendres de sa mère décédée dans une boîte à biscuits.
- Un Britannique avait dissimulé le cadavre de son épouse dans une valise en 2010 pour tenter de l’expatrier au Pakistan.
- Plus récemment en 2023, un Polonais avait été stoppé à la frontière ukrainienne avec les restes de son frère dans le coffre.
Autant d’histoires sordides qui montrent que certains sont prêts à tout pour échapper à la paperasse mortuaire, quitte à bafouer la loi et la dignité des défunts. Une tendance inquiétante qui met en lumière les failles des contrôles aux frontières.
Enquête en cours
Placé en détention provisoire, le suspect nie toute intention malveillante et assure avoir agi par méconnaissance des procédures. Ses motivations restent troubles et seront au cœur des investigations à venir. Les autorités croates et autrichiennes collaborent activement pour faire toute la lumière sur ce dossier hors norme qui ne manquera pas de rebondissements.
La mort ne devrait jamais être une raison de ne pas respecter la loi. Chaque vie mérite un dernier voyage dans la dignité.
Un officier de police croate
Cette sombre affaire est l’occasion de rappeler l’importance de suivre les procédures légales, aussi douloureuses et complexes soient-elles, lorsqu’un proche décède à l’étranger. Car au-delà des aspects juridiques, c’est aussi une question de respect envers les personnes disparues. Un ultime hommage qui se doit d’être rendu dans les règles de l’art.
