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Fukushima : l’AIEA examine la décontamination après la catastrophe nucléaire

Le directeur de l'AIEA inspecte les travaux massifs de décontamination à Fukushima. 12 ans après la catastrophe nucléaire, le démantèlement du site et le traitement des sols radioactifs restent un immense défi. Quelles solutions pour ces millions de m3 de déchets ?

Plus de douze ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, la décontamination du site et le traitement des sols radioactifs restent un chantier titanesque. Cette semaine, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, s’est rendu sur place pour inspecter les installations de stockage provisoire et évaluer l’avancement de ce processus complexe.

13 millions de m3 de terre contaminée

Selon des sources proches du dossier, environ 13 millions de mètres cubes de terre et 300 000 mètres cubes de déchets issus de l’incinération ont été retirés lors des opérations de décontamination dans le département de Fukushima. Ces volumes considérables sont actuellement entreposés dans une installation provisoire s’étendant sur 16 km², à proximité immédiate de la centrale accidentée.

Un recyclage partiel envisagé

Pour gérer cette masse de déchets, les autorités japonaises envisagent de recycler environ 75% de la terre faiblement radioactive. Après vérification de son innocuité, elle pourrait être utilisée pour des travaux de génie civil, comme la construction de talus routiers ou ferroviaires. Le sol non recyclable devra quant à lui être éliminé définitivement, avec un site et un processus qui restent à confirmer d’ici 2025.

Tout le monde va être d’accord sur le principe de répartir l’entreposage des sols contaminés sur plusieurs départements, mais personne ne veut accueillir ces terres.

Olivier Évrard, directeur-adjoint du Mitate Lab

Une décontamination efficace mais coûteuse

La méthode de décapage des terres, appliquée sur plus de 9 000 km² après l’accident, s’est avérée très efficace pour limiter la dispersion de la radioactivité via les cours d’eau. Cependant, cette approche inédite à une telle échelle a généré un volume faramineux de déchets et affecté durablement la fertilité des sols. Son coût total se chiffrerait en dizaines de milliards d’euros.

Contrôles de l’AIEA et rejet des eaux traitées

Au-delà de l’examen des installations de stockage, la visite du directeur de l’AIEA vise à renforcer la transparence sur le rejet controversé dans l’océan des eaux traitées de la centrale. Des experts internationaux prélèveront des échantillons pour vérifier le respect des normes de sûreté. Le démantèlement en cours des réservoirs d’eau traitée doit permettre de libérer de l’espace pour stocker les futurs débris radioactifs.

Un démantèlement titanesque sur plusieurs décennies

Rappelons que le 11 mars 2011, un puissant séisme et le tsunami qui a suivi ont provoqué la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl en 1986. Trois des six réacteurs de Fukushima Daiichi ont fondu, contaminant massivement la région. L’exploitant TEPCO et les autorités japonaises sont depuis engagés dans un chantier de démantèlement et de décontamination qui devrait encore durer plusieurs décennies.

Cette visite de l’AIEA met en lumière l’ampleur des défis posés par le traitement et le stockage à long terme des déchets issus d’un accident nucléaire majeur. Si des solutions se dessinent progressivement, leur mise en œuvre exigera encore de nombreux efforts et des investissements colossaux.

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