C’est un témoignage exclusif et saisissant que livrent plusieurs hauts responsables syriens sur les dernières heures du régime de Bachar al-Assad. Alors que les rebelles s’apprêtaient à prendre Damas le 8 décembre, le président syrien a précipitamment quitté le pays, laissant derrière lui un palais sous le choc et une armée en pleine débandade.
Une fuite sans prévenir
Selon ces sources proches du pouvoir qui ont requis l’anonymat, Bachar al-Assad a fui la Syrie sans même avertir sa famille ou ses plus fidèles collaborateurs. « Il est parti sans prévenir ses proches collaborateurs », confie l’un d’eux. Le président a pris un avion depuis l’aéroport de Damas pour rejoindre la base russe de Hmeimim, avant de s’envoler vers Moscou.
Son frère Maher, qui commandait la redoutée 4ème brigade de l’armée, a appris la nouvelle par hasard alors qu’il était en plein combat pour défendre la capitale. Pris de court, il a fui à bord d’un hélicoptère, vraisemblablement en direction de Bagdad.
Un navire à la dérive
Le départ précipité de Bachar al-Assad a plongé le palais présidentiel dans la confusion la plus totale. Absent de Syrie au moment où les rebelles lançaient leur offensive fin novembre, le président n’a même pas assisté à la soutenance de thèse de son fils Hafez deux jours plus tard.
De retour de Moscou le 30 novembre, il n’a pas rencontré ses conseillers comme à son habitude. « Nous étions au palais, nous n’avions aucune explication et cela a causé beaucoup de confusion au niveau de la direction et même sur le terrain », raconte un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Sans capitaine à bord, le navire syrien partait à la dérive.
Le discours fantôme
Jusqu’au bout, l’entourage d’Assad a cru qu’il s’adresserait à la nation. Sa conseillère Bouthaina Chaabane a même été chargée de lui préparer un discours le samedi soir. Mais quand elle a tenté de le rappeler, le président ne répondait plus.
Au palais, l’incompréhension était totale. « Nous étions prêts à recevoir à tout moment une déclaration ou un message d’Assad. Nous n’aurions jamais imaginé un tel scénario », confie un proche. Ce n’est que tard dans la nuit que la terrible vérité s’est imposée: le président avait fui, laissant les siens dans le désarroi le plus complet.
Sauve-qui-peut à Damas
Sur le terrain, c’était la débandade. Hama et Homs sont tombées presque sans combattre, sur ordre de chefs dont personne ne sait qui les a donnés. « Les soldats étaient désemparés, ils changeaient de vêtements, jetaient leurs armes et tentaient de rentrer chez eux », raconte un colonel.
À Damas, les milliers de militaires et d’agents qui protégeaient le régime ont reçu l’ordre d’évacuer. « La scène était effrayante: des dizaines de milliers de voitures quittaient Damas, tandis qu’encore plus de gens marchaient à pied sur la route », décrit un témoin. « À ce moment-là, j’ai compris que tout était perdu ».
Cette fuite éperdue scelle la fin d’un régime qui aura tenu la Syrie d’une main de fer pendant plus de cinquante ans. Quant à Bachar al-Assad, sa destination finale reste inconnue, mais il ne fait guère de doute qu’il a trouvé refuge chez son dernier allié, Vladimir Poutine. Une page se tourne, dans le chaos et la stupeur.
Sur le terrain, c’était la débandade. Hama et Homs sont tombées presque sans combattre, sur ordre de chefs dont personne ne sait qui les a donnés. « Les soldats étaient désemparés, ils changeaient de vêtements, jetaient leurs armes et tentaient de rentrer chez eux », raconte un colonel.
À Damas, les milliers de militaires et d’agents qui protégeaient le régime ont reçu l’ordre d’évacuer. « La scène était effrayante: des dizaines de milliers de voitures quittaient Damas, tandis qu’encore plus de gens marchaient à pied sur la route », décrit un témoin. « À ce moment-là, j’ai compris que tout était perdu ».
Cette fuite éperdue scelle la fin d’un régime qui aura tenu la Syrie d’une main de fer pendant plus de cinquante ans. Quant à Bachar al-Assad, sa destination finale reste inconnue, mais il ne fait guère de doute qu’il a trouvé refuge chez son dernier allié, Vladimir Poutine. Une page se tourne, dans le chaos et la stupeur.