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Friedrich Merz, le favori conservateur pour la chancellerie allemande

Friedrich Merz, chef du parti conservateur CDU, se positionne en favori pour succéder à Olaf Scholz en tant que chancelier allemand suite à l'éclatement de la coalition au pouvoir. Découvrez son parcours et ses ambitions...

Alors que l’Allemagne se dirige vers des élections anticipées suite à l’implosion de la coalition gouvernementale, un homme se distingue comme le grand favori pour accéder à la chancellerie : Friedrich Merz, le chef de l’opposition conservatrice. À bientôt 69 ans, cet éternel espoir de la CDU mise sur un virage à droite pour conquérir le pouvoir.

Un parcours semé d’embûches

Rival de longue date d’Angela Merkel, Friedrich Merz a souvent été mis à l’écart par l’ex-chancelière durant son long règne. Écarté en 2002 du poste stratégique de président du groupe parlementaire CDU, il avait même quitté la politique en 2009 pour se reconvertir dans la finance, devenant notamment un haut responsable chez BlackRock.

Mais «l’éternel aspirant chancelier» n’a jamais renoncé à ses ambitions. Après deux tentatives infructueuses en 2018 et 2020, il a fini par prendre la tête de la CDU en janvier 2022, dans la foulée de la défaite historique du parti aux législatives.

Un millionnaire qui divise

Pilote à ses heures – il possède deux jets privés – cet avocat marié à une juriste a accumulé une fortune considérable dans le secteur privé. Une situation qui lui a valu des critiques, notamment quand il s’est défini comme appartenant à la «classe moyenne élevée» malgré son statut de millionnaire assumé.

Taxé d’arrogance par ses détracteurs, connu pour ses sautes d’humeur, Friedrich Merz divise. Mais beaucoup voient en lui la meilleure réponse de la CDU à la montée de l’extrême droite. Son profil traditionnel et bourgeois incarne un idéal social encore très présent dans le pays.

Un conservateur décomplexé

Depuis son retour, Friedrich Merz s’emploie à ramener la CDU vers une ligne plus conservatrice après les années centristes de l’ère Merkel. Il s’oppose ainsi à la parité hommes-femmes au gouvernement et défend une politique d’immigration restrictive :

  • Expulsions systématiques des demandeurs d’asile déboutés et des criminels
  • Réduction des aides sociales aux migrants
  • Critique du «tourisme social» des réfugiés ukrainiens

Sans aller jusqu’à une alliance avec l’AfD, il n’hésite pas à emprunter une rhétorique proche de celle de l’extrême droite sur ces sujets. Un positionnement qui séduit une partie de l’électorat, même si ses dérapages verbaux font aussi polémique.

Un européen libéral et atlantiste

Sur le plan économique, ce libéral revendiqué est un fervent partisan du «frein à l’endettement» qui bride les capacités d’investissement du pays. Une ligne qui pourrait séduire le FDP en vue d’une éventuelle coalition.

En politique étrangère, cet ancien eurodéputé se veut un européen convaincu, attaché au couple franco-allemand. Il se montre aussi intransigeant dans son soutien à l’Ukraine face à la Russie, plaidant pour une aide militaire accrue.

Le temps de la revanche ?

Aujourd’hui, celui qui incarne «la vieille CDU» semble avoir le vent en poupe. Crédité de 48% d’opinions favorables contre 37% pour Olaf Scholz, il exhorte le chancelier à convoquer au plus vite un vote de confiance pour précipiter la tenue d’élections anticipées.

Friedrich Merz sent que son heure est peut-être enfin venue. Après une longue traversée du désert et plusieurs revers, le «vétéran» de la politique allemande est déterminé à ne pas laisser passer sa chance. Reste à savoir si les électeurs lui confieront les clés de la chancellerie.

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