Alors que la course à la chancellerie s’intensifie en Allemagne, le candidat conservateur Friedrich Merz, en tête des intentions de vote, a lancé un appel à l’unité européenne face au président américain Donald Trump. Lors de son intervention au Forum économique mondial de Davos, il a souligné l’importance pour les dirigeants européens de coordonner leur position avant toute rencontre avec Washington.
Pour Merz, c’est seulement en parlant d’une seule voix que l’Europe peut espérer être considérée comme un partenaire fort par les États-Unis. Il a rappelé l’épisode de 2018, lorsque l’UE avait répliqué aux droits de douane imposés par Trump sur l’acier et l’aluminium en ciblant des produits américains emblématiques. Une stratégie payante qui avait permis de résoudre le différend en seulement six mois.
Un nouveau rôle pour la Pologne et l’Italie
Le candidat de la CDU/CSU a également mis en avant le rôle croissant joué par certains pays européens sur la scène internationale. Outre le traditionnel couple franco-allemand, il estime que la Pologne doit désormais être prise en compte. Un point de vue partagé par une source proche des milieux diplomatiques européens.
Merz a aussi eu des mots élogieux envers la Première ministre italienne Giorgia Meloni, dont il a salué la position « très pro-européenne » et la clarté vis-à-vis de la guerre en Ukraine. Un soutien de poids alors que l’arrivée au pouvoir de cette figure de l’extrême-droite avait suscité l’inquiétude dans plusieurs capitales européennes.
Surmonter les différends sur le Mercosur
Interrogé sur les relations avec la France, Friedrich Merz s’est dit « très proche » d’Emmanuel Macron qu’il rencontre régulièrement. Il a cependant appelé à surmonter les désaccords sur l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, un dossier sur lequel Paris et Berlin ont des positions divergentes.
« Il faut surmonter nos différends sur le Mercosur, qui ont duré beaucoup trop longtemps »
Friedrich Merz
Alors que la France mène le camp des pays opposés à cet accord, l’Allemagne pousse pour sa ratification, dans l’espoir d’ouvrir de nouveaux marchés à son industrie en difficulté. La balle est désormais dans le camp des États membres, qui doivent approuver le traité.
Les élections en ligne de mire
À quelques semaines des élections législatives du 23 février, les déclarations de Friedrich Merz résonnent comme un message à destination des électeurs allemands. En se posant en rassembleur sur la scène européenne et en défenseur des intérêts économiques du pays, le candidat conservateur espère convaincre une opinion publique qui place ces enjeux au cœur de ses préoccupations.
Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits dans les urnes. Les prochains sondages permettront de prendre la température de l’électorat allemand et de mesurer l’impact des propositions de celui qui rêve de succéder à Angela Merkel à la chancellerie.