Dans un contexte de tensions persistantes au Moyen-Orient, Israël a mené des frappes meurtrières en Syrie près de la frontière libanaise, faisant sept morts selon une ONG locale. Ces bombardements interviennent à peine quelques heures avant l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu négocié au Liban voisin, théâtre d’un conflit entre l’armée israélienne et le mouvement chiite Hezbollah depuis le 23 septembre.
Le Premier ministre israélien met en garde la Syrie
Lors de l’annonce de la trêve au Liban mardi soir, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a adressé une mise en garde au président syrien Bachar al-Assad, l’accusant de « jouer avec le feu » en tolérant les transferts d’armes au Hezbollah via le territoire syrien. Israël considère ce mouvement proiranien comme une menace directe à sa sécurité.
Des frappes ciblées à la frontière syro-libanaise
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les raids nocturnes israéliens ont visé plusieurs postes-frontières stratégiques dans les provinces syriennes de Tartous et de Homs :
- Al-Arida, ciblé pour la première fois
- Daboussiyeh
- Jousieh
Des « points de passages informels » et trois ponts ont également été bombardés. Le bilan provisoire fait état de sept morts, dont deux militaires syriens, un enfant et un secouriste.
Israël déterminé à couper les routes d’approvisionnement du Hezbollah
L’armée israélienne affirme vouloir bloquer systématiquement les tentatives de transferts d’armes vers le Liban via la Syrie, orchestrées selon elle par l’Iran et le Hezbollah avec la complicité du régime de Damas. Lundi, elle accusait ces acteurs d’avoir établi « des routes secrètes » et d’avoir eu recours à « des milliers de camions et des centaines d’avions pour faire passer en contrebande des milliers de missiles » ces dernières années.
Tant qu’il y aura des camions d’armement ou des mouvements du Hezbollah ou des factions armées proiraniennes, Israël continuera de les cibler.
Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH
Depuis le début du conflit au Liban le 26 septembre, l’OSDH a recensé pas moins de 88 attaques israéliennes en territoire syrien. Une escalade militaire qui soulève des inquiétudes quant à une potentielle extension régionale des hostilités.
Vers une désescalade des tensions ?
Si le cessez-le-feu au Liban semble tenir pour l’heure, la situation reste précaire. Pour Rami Abdel Rahmane, une solution envisageable serait « un accord officieux, à l’initiative de la Russie et de certains pays arabes, qui viendrait limiter les mouvements et les transferts d’armes du Hezbollah en territoire syrien ».
En parallèle, Beyrouth et Damas ont annoncé mercredi des travaux pour permettre une reprise du trafic au principal poste-frontière entre les deux pays, fermé depuis le début du conflit. Un premier pas vers un retour à la normale, bien que la prudence reste de mise tant que les causes profondes des tensions n’auront pas été résolues.
Cette nouvelle escalade illustre une fois de plus la complexité et l’imbrication des enjeux géopolitiques au Moyen-Orient, où les conflits locaux s’entremêlent avec les rivalités régionales et les intérêts des puissances internationales. La communauté internationale reste en alerte, espérant que le fragile cessez-le-feu au Liban ne soit pas qu’une simple accalmie temporaire mais bien le prélude à une désescalade durable des tensions dans la région.