Le Liban a été une nouvelle fois meurtri par la guerre qui l’oppose à Israël. Dimanche soir, une frappe aérienne israélienne a frappé en plein cœur de Beyrouth, la capitale libanaise, faisant au moins deux morts et 13 blessés selon un bilan provisoire du ministère de la Santé. Les bombardements ont visé le quartier commerçant de Mar Elias, secouant la ville de deux violentes explosions.
Cette attaque survient quelques heures seulement après une première frappe dans la matinée qui avait déjà coûté la vie à quatre personnes, dont Mohammad Afif, le responsable média du Hezbollah, et blessé 14 autres dont deux enfants. Une escalade meurtrière qui ravive les plaies d’un conflit qui n’en finit pas entre les deux pays.
Deux morts et 13 blessés dans le quartier de Mar Elias
Selon des sources sécuritaires s’exprimant sous couvert d’anonymat, les frappes israéliennes ont touché un magasin d’appareils électroniques dans le quartier de Mar Elias. Les pompiers se sont précipités sur les lieux pour tenter d’éteindre l’incendie qui ravageait le bâtiment de deux étages. Une odeur âcre de fumée flottait dans l’air, tandis que les sirènes des ambulances retentissaient dans les rues adjacentes.
Le bilan humain provisoire fait état d’au moins deux morts et 13 blessés, d’après un communiqué du ministère de la Santé libanais. Un premier bilan avait initialement fait état d’un mort et neuf blessés avant d’être revu à la hausse. De nombreux habitants du sud du pays, fuyant les combats, avaient trouvé refuge ces dernières semaines dans le quartier de Mar Elias, aggravant encore le bilan de cette frappe.
Controverse autour de la cible des bombardements
Des informations contradictoires circulent quant à la cible exacte visée par l’aviation israélienne. Certaines sources avaient rapporté qu’un centre affilié au groupe islamiste Jamaa Islamiya, allié du Hezbollah et du Hamas palestinien, aurait été touché. Mais ces allégations ont été fermement démenties par le député Imad Hout.
Aucun centre ou institution affiliés au groupe ne se trouvent dans la zone visée par la frappe et aucun membre du groupe n’était la cible.
Imad Hout, député du groupe islamiste Jamaa Islamiya
Fermeture des écoles à Beyrouth et dans les environs
Face à l’escalade des violences, les autorités libanaises ont décidé de fermer les écoles lundi et mardi dans la capitale et plusieurs régions alentour. Le ministre de l’Éducation Abbas Halabi a ainsi annoncé dans un communiqué :
Les écoles publiques et privées ainsi que les établissements d’enseignement supérieur privé assurant des cours en présentiel seront fermés lundi et mardi à Beyrouth, dans certains secteurs du Chouf, du Metn-nord, à Baabda et Aley.
Abbas Halabi, ministre libanais de l’Éducation
Une mesure qui reflète la gravité de la situation et les craintes de nouvelles frappes dans les prochains jours. Les parents sont invités à garder leurs enfants à la maison et à rester prudents.
Une escalade meurtrière qui ravive les plaies du conflit
Ces frappes aériennes meurtrières en plein cœur de Beyrouth marquent une escalade dangereuse dans le conflit qui oppose Israël au Liban et plus particulièrement au Hezbollah. Après la mort dans la matinée du responsable média du mouvement islamiste chiite, ce nouveau bombardement apparaît comme une réponse violente et disproportionnée de l’État hébreu.
Malgré les appels à la retenue de la communauté internationale, la logique de guerre semble l’emporter. Les populations civiles, prises en étau entre les belligérants, paient une nouvelle fois un lourd tribut. Les images des blessés transportés vers les hôpitaux et des immeubles ravagés par les flammes ont ravivé les douloureux souvenirs des précédents conflits.
Le Liban, déjà fragilisé par une crise économique et politique sans précédent, se retrouve une nouvelle fois au cœur des tensions régionales. Meurtri dans sa chair, le pays du Cèdre peine à entrevoir une issue à ce cycle de violences qui hypothèque son avenir. La communauté internationale, et en premier lieu les acteurs régionaux, doivent impérativement agir pour calmer le jeu et ramener les parties à la raison avant qu’il ne soit trop tard.
Car au-delà des pertes humaines tragiques, chaque frappe, chaque tir de roquette, chaque enfant blessé éloigne un peu plus la perspective d’une paix durable. À chaque escalade militaire, les graines de la haine et du ressentiment s’enracinent plus profondément, rendant le dialogue et la réconciliation plus difficiles.
Il est plus que temps de briser ce cercle infernal de violence et de vengeance. La voie des armes n’a que trop duré, ne laissant que des familles brisées et des vies gâchées sur son passage. Israéliens et Libanais doivent retrouver le chemin du dialogue, aussi ardu soit-il, pour construire un avenir en commun loin des bombes et de la terreur.