En dépit d’un cessez-le-feu fragile, Israël a mené dimanche de nouvelles frappes aériennes dans l’est et le sud du Liban, visant selon ses dires des routes de contrebande d’armes utilisées par le Hezbollah le long de la frontière syrienne. Ces raids interviennent à peine deux semaines avant la date prévue du retrait israélien du sud du Liban, suscitant des inquiétudes quant au respect de l’accord censé mettre un terme à plus de deux mois d’affrontements meurtriers.
Le Hezbollah et ses routes d’approvisionnement dans le viseur d’Israël
D’après l’armée israélienne, les cibles des frappes comprenaient un site de lancement de roquettes, une installation militaire ainsi que des itinéraires transfrontaliers servant au trafic d’armes destinées au Hezbollah. Cette milice chiite pro-iranienne, classée organisation terroriste par Israël et plusieurs pays occidentaux, constitue depuis longtemps une épine dans le pied de l’État hébreu.
Si les autorités libanaises n’ont pas fait état de victimes, elles ont néanmoins confirmé les bombardements israéliens dans les secteurs de Janta à l’est et de Nabatieh au sud. Et ce, malgré l’entrée en vigueur le 27 novembre dernier d’une trêve négociée sous l’égide de l’ONU après une guerre dévastatrice de 33 jours.
Un bilan humain et matériel très lourd
Ce conflit, le plus grave depuis des années entre Israël et le Hezbollah, a fait près de 4000 morts côté libanais, en grande majorité des civils, et dévasté des bastions de la milice islamiste dans le sud du pays et la banlieue de Beyrouth. Les destructions d’infrastructures civiles par les bombardements israéliens ont également été considérables.
Un cessez-le-feu déjà enfreint à plusieurs reprises
Malgré la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a permis l’arrêt des hostilités, plusieurs violations de la trêve sont à déplorer. Israël et le Hezbollah s’accusent mutuellement de ne pas respecter les termes de l’accord.
Vendredi dernier, cinq personnes ont péri dans des raids israéliens au sud-Liban visant selon Tsahal un véhicule du Hezbollah transportant des armes. Un « acte flagrant » condamné par la Force intérimaire des Nations unies (Finul) chargée de superviser le cessez-le-feu.
Un retrait israélien imminent source de tensions
En vertu de l’accord, Israël doit achever son retrait du sud du Liban d’ici le 26 janvier. En parallèle, le Hezbollah est censé démanteler ses infrastructures militaires dans cette zone et redéployer ses forces au nord du fleuve Litani, à 30km de la frontière.
Mais à l’approche de l’échéance, les incidents se multiplient, faisant craindre une résurgence des violences. Tsahal assure que ses opérations sont conformes à la résolution onusienne et visent à empêcher un réarmement du Hezbollah qui menacerait le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.
La communauté internationale appelle à la retenue
Face aux nouveaux accrochages, l’ONU et plusieurs grands pays ont exhorté les parties au conflit à faire preuve de la plus grande retenue. Ils ont souligné l’importance cruciale de respecter la trêve afin de permettre le déploiement complet de la Finul renforcée dans le sud du Liban.
La stabilité de la région reste précaire et le chemin vers une paix durable parsemé d’embûches. Tous les regards sont désormais tournés vers le 26 janvier, date charnière qui dira si le cessez-le-feu peut tenir malgré les défis et permettre d’avancer vers un règlement politique du conflit israélo-libanais.