Dans la nuit de samedi à dimanche, la bande de Gaza a été secouée par une nouvelle vague de frappes aériennes israéliennes d’une intensité dramatique. Selon un bilan provisoire communiqué par la Défense civile de Gaza, ces bombardements auraient coûté la vie à au moins 18 personnes, parmi lesquelles figureraient quatre déplacés ayant trouvé refuge sous une tente.
Des opérations de sauvetage laborieuses
Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, a relaté le travail acharné des secouristes tout au long de la nuit pour retrouver les victimes ensevelies sous les décombres. Outre les 18 corps extraits des ruines, des dizaines de blessés ont également été pris en charge. Parmi les victimes, quatre auraient péri dans l’effondrement d’une maison du centre-ville de Gaza, tandis que quatre autres auraient trouvé la mort et huit auraient été blessées lors du pilonnage d’une tente servant d’abri à des dizaines de déplacés à Deir el-Balah, une localité du centre de la bande de Gaza.
Des clichés poignants capturés par l’AFP témoignent de la détresse des habitants venus récupérer les dépouilles de leurs proches dans un hôpital de Gaza, certains corps étant dissimulés sous de simples couvertures. L’armée israélienne, sollicitée par l’AFP concernant ces différentes frappes, n’a pour l’heure pas donné suite.
Une guerre qui piétine et déplace des millions
Déclenchée le 7 octobre 2023 par une offensive sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en territoire israélien, la guerre qui fait rage dans la bande de Gaza depuis plus de 14 mois a contraint la grande majorité des 2,4 millions d’habitants à fuir leur foyer, souvent à de multiples reprises. Dans le nord de l’enclave palestinienne, l’armée israélienne mène depuis plusieurs semaines des opérations militaires visant selon elle à empêcher le regroupement de combattants du Hamas, affirmant y avoir éliminé des dizaines de « terroristes ».
Le personnel soignant pris pour cible
Mais les affrontements font également des victimes parmi le personnel médical, exacerbant encore davantage la situation déjà critique du système de santé gazaoui, plongé dans une grave crise humanitaire après plus de 14 mois de conflit. Houssam Abou Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan dans le nord de la bande de Gaza, a confié aux journalistes :
Nous souffrons d’une pénurie de personnel médical en raison du ciblage et du martyre d’un grand nombre de médecins et d’infirmières.
Il affirme que malgré le fait que des frappes aériennes et des tirs d’artillerie continuent de viser l’hôpital et ses alentours, aggravant la crise et mettant en péril patients comme personnels soignants, ces derniers poursuivent inlassablement leur mission.
Un drame humanitaire qui s’enlise
Cette nouvelle série de frappes meurtrières à Gaza illustre une fois de plus l’impasse dans laquelle se trouve le conflit israélo-palestinien, qui ne cesse d’entraîner son lot de drames et de souffrances au sein de la population civile. Malgré les appels répétés de la communauté internationale, le processus de paix semble plus que jamais dans l’impasse, laissant craindre une poursuite, voire une intensification des violences dans les semaines et mois à venir.
Face à ce constat alarmant, il apparaît urgent que la communauté internationale se mobilise pour faire pression sur les parties en conflit afin qu’elles mettent un terme aux hostilités et s’engagent dans un véritable processus de négociation. Seule une solution politique négociée semble en mesure de mettre un terme à ce cycle infernal de violence et d’offrir des perspectives d’avenir aux populations israelienne et palestinienne.
