C’est une scène de chaos et de désolation qui règne dans un camp de déplacés palestiniens près de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, après une frappe meurtrière de l’armée israélienne. Les survivants, sous le choc, déblayent les débris carbonisés et les tôles pliées, vestiges d’une attaque dévastatrice qui a coûté la vie à 21 personnes et blessé plus de 40 autres, principalement des enfants, des femmes et des personnes âgées selon les autorités locales.
Une « zone humanitaire » visée
L’armée israélienne affirme avoir mené une frappe « précise » ciblant des responsables du Hamas impliqués dans des activités terroristes, dans ce qu’Israël appelle une « zone humanitaire » où sont censés se regrouper les Palestiniens appelés à évacuer les secteurs visés par les bombardements. Mais pour les déplacés qui pensaient y trouver refuge, le réveil est brutal. « Soudain, et sans avertissement, un missile a frappé, provoquant ce massacre horrible », témoigne Mohammed Abou Sharkh, un rescapé.
Scènes d’horreur
Les témoignages des survivants dépeignent des scènes d’horreur. Des corps brûlés, des membres éparpillés, un incendie ravageant des dizaines de tentes. « Nous avons entendu une énorme explosion. Quelques secondes plus tard, [nous avons vu] les restes des martyrs, [il s’agissait] de femmes et d’enfants sans défense dans leurs tentes », raconte Ahmed al-Siqal, encore sous le choc de cette « boule de feu » qui a illuminé la zone.
Conditions de vie épouvantables
Depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023, la grande majorité des Gazaouis ont été déplacés au moins une fois. Environ 80% du territoire palestinien a fait l’objet d’ordres d’évacuation. Les ONG décrivent des conditions de vie épouvantables dans ces camps de fortune, labyrinthes de tentes et d’abris de bric et de broc.
Appel au cessez-le-feu
Face à cette tragédie, les rescapés lancent un appel déchirant. « Au nom des enfants, des personnes âgées et des femmes, nous demandons un cessez-le-feu immédiat », implore Ahmed al-Siqali. Mais dans cette bande de Gaza meurtrie, où nul endroit ne semble épargné par les bombes, l’espoir est mince. « Il n’y a pas d’endroit sûr dans la bande de Gaza, ni à Al-Mawassi ni ailleurs. Nous sommes tous exposés aux tueries et aux bombardements », déplore-t-il.
Alors que le bilan ne cesse de s’alourdir, la communauté internationale reste largement muette face à ce drame humanitaire qui se joue aux portes de l’Europe. Les civils palestiniens, pris en étau entre le Hamas et l’armée israélienne, payent le prix fort d’un conflit qui semble sans fin. Dans les décombres d’Al-Mawassi, c’est toute l’absurdité et l’horreur de la guerre qui se dévoilent, laissant des familles brisées et un peuple meurtri, une fois de plus.
Nous sommes tous exposés aux tueries et aux bombardements dans la bande de Gaza.
– Ahmed al-Siqali, rescapé de la frappe israélienne à Al-Mawassi
Dans ce conflit asymétrique, où les civils sont les premières victimes, les appels à la paix semblent se perdre dans le fracas des bombes. Combien de tragédies faudra-t-il encore avant que la communauté internationale ne se décide à agir pour protéger les innocents et mettre fin à ce cycle infernal de violence ? C’est la question qui hante les survivants d’Al-Mawassi, tandis qu’ils enterrent leurs morts et tentent de se reconstruire, une fois encore, sur les ruines de leurs vies brisées.