Le Moyen-Orient est une nouvelle fois secoué par une escalade de violence alors qu’une deuxième frappe israélienne en l’espace de 48 heures a visé vendredi la capitale syrienne, Damas. Selon un bilan actualisé, ces bombardements auraient fait 23 morts, dont des civils et des combattants de factions pro-iraniennes.
Damas Ciblée pour la Deuxième Fois en Deux Jours
C’est le quartier huppé de Mazzé, abritant ambassades et institutions sécuritaires, qui a été pris pour cible par les frappes israéliennes ce vendredi, comme l’a rapporté l’agence de presse officielle syrienne Sana. La veille déjà, des raids similaires avaient visé ce même secteur ainsi que la localité de Qoudsaya en périphérie de Damas.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), le bilan de ces attaques s’élève désormais à 23 morts. Parmi les victimes figureraient sept civils et plusieurs combattants appartenant à des groupes armés soutenus par l’Iran, un allié clé du régime de Bachar al-Assad dans le conflit qui ravage la Syrie depuis 2011.
Escalade Régionale des Tensions
Ces frappes interviennent dans un contexte d’escalade des tensions entre Israël et le Hezbollah, le mouvement islamiste chiite libanais qui combat aux côtés des forces loyalistes syriennes. Depuis septembre, l’État hébreu a en effet déclenché une guerre ouverte contre le Hezbollah au Liban, intensifiant en parallèle ses opérations en territoire syrien.
Un porte-parole militaire israélien a confirmé que les raids de jeudi avaient ciblé des bases du Jihad islamique, un groupe armé palestinien actif dans la bande de Gaza et disposant aussi d’une présence en Syrie. Dix membres de cette faction auraient péri dans le bombardement d’un complexe résidentiel à Qoudsaya où logeaient des Palestiniens.
Israël Multiplie les Frappes Malgré les Risques
Depuis le début du conflit syrien en 2011, Israël a mené des centaines d’attaques aériennes chez son voisin, visant principalement les forces du régime, le Hezbollah ou d’autres groupes pro-iraniens. Si l’objectif affiché est d’empêcher l’implantation de l’Iran, l’implication croissante de l’État hébreu comporte le risque d’une déflagration régionale.
La dernière escalade coïncide d’ailleurs avec la visite à Damas d’Ali Larijani, un haut dignitaire iranien proche du guide suprême Ali Khamenei. Lors d’une rencontre avec le président syrien, M. Larijani a dénoncé les “agressions israéliennes” contre les Palestiniens et le Liban, symbolisant la solidarité de Téhéran avec ses alliés dans la région.
Un Équilibre Précaire Menacé
Alors que la guerre en Syrie entre dans sa douzième année, la multiplication des frappes israéliennes ajoute encore à l’instabilité chronique dans laquelle est plongée cette région. Entre enjeux sécuritaires, influence iranienne et tensions israélo-palestiniennes, un embrasement généralisé n’est pas à exclure si l’escalade actuelle devait se poursuivre.
Pour les civils syriens comme pour les populations du Liban et de Gaza, déjà durement éprouvées par des années de conflit, cette nouvelle éruption de violence fait peser une menace supplémentaire sur un équilibre déjà plus que précaire. La communauté internationale saura-t-elle se mobiliser pour éviter le pire et relancer les efforts diplomatiques ? L’avenir de la région en dépend.