Un nouveau drame vient de frapper la Cisjordanie occupée. Ce samedi 3 août 2024, une frappe aérienne israélienne a coûté la vie à cinq Palestiniens près de la ville de Tulkarem, à l’ouest de ce territoire sous contrôle de l’État hébreu depuis 1967. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa et des témoins sur place, un drone armé a tiré deux missiles sur un véhicule, le réduisant en cendres et tuant ses cinq occupants.
L’armée israélienne a rapidement revendiqué cette frappe mortelle, affirmant dans un bref communiqué avoir visé un véhicule transportant une “cellule terroriste” active dans la région de Tulkarem. Aucun détail supplémentaire n’a été fourni sur l’identité des victimes ou les raisons précises de les cibler.
Des corps carbonisés extraits des décombres
Sur place, près du village de Zeita au nord de Tulkarem, les images sont terribles. Des témoins décrivent avoir entendu une forte explosion puis vu un véhicule en flammes sur le bord de la route. À l’intérieur, les corps carbonisés des victimes, pour la plupart méconnaissables. Seul l’un d’entre eux a pu être identifié à ce stade : Haitham Nurridine Bleidi, 25 ans, originaire de Tulkarem.
J’habite à moins de 50 mètres d’ici, nous avons entendu un bruit d’explosion et nous avons vu un véhicule en feu. À côté, nous avons vu un corps allongé sur la route. À l’intérieur du véhicule, il y avait trois corps carbonisés, complètement brûlés.
– Un témoin à l’AFP
Après la frappe, les forces israéliennes ont bouclé le secteur, empêchant quiconque d’approcher. Les dépouilles des victimes ont été emportées par l’armée. Leurs familles s’interrogent : pourquoi ont-ils été ciblés ? Appartenaient-ils vraiment à un groupe armé comme l’affirme Israël ?
Une escalade meurtrière du conflit
Ce raid meurtrier survient dans un contexte de vives tensions en Cisjordanie occupée. Depuis le début de l’année, les affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes s’y multiplient, faisant de nombreuses victimes des deux côtés. Mais le bilan est particulièrement lourd côté palestinien, avec plus de 150 morts depuis janvier, dont une majorité de civils selon l’ONU.
La politique de “neutralisations ciblées” pratiquée par Israël, visant des Palestiniens soupçonnés de préparer des attaques, est pointée du doigt. Beaucoup dénoncent des exécutions extrajudiciaires, sans preuve ni procès. Les frappes de drones, de plus en plus fréquentes, alimentent la colère des Palestiniens qui se sentent pris pour cible.
Un processus de paix moribond
Ces violences traduisent l’impasse totale dans laquelle se trouve le processus de paix israélo-palestinien. Gelées depuis 2014, les négociations pour mettre fin à un conflit vieux de plus de 70 ans semblent plus que jamais hors de portée. La colonisation israélienne, illégale au regard du droit international mais qui s’accélère sur le terrain, rend chaque jour un peu plus difficile la solution à deux États, un Israël et une Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité.
En attendant, la logique guerrière l’emporte, comme en témoigne cette énième frappe meurtrière en territoire palestinien occupé. Nul doute que les cinq nouvelles victimes de ce samedi ne seront malheureusement pas les dernières de ce conflit qui n’en finit pas de faire couler le sang.
