Une nouvelle frappe israélienne a semé la mort et la dévastation au cœur de la capitale libanaise ce mardi. Selon une source proche du dossier, au moins trois personnes ont perdu la vie lorsqu’un immeuble de quatre étages abritant des déplacés a été touché dans le quartier densément peuplé de Noueiri à Beyrouth. On déplore également 26 blessés dans cette attaque qui intervient alors que le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer sur un éventuel accord de cessez-le-feu au Liban dans la journée.
Les témoignages des survivants sont glaçants. « On était à la maison quand la frappe a eu lieu, nous avons été projetés en l’air, les murs sont tombés sur nous », raconte Rola Jaafar, une habitante de l’immeuble voisin, en larmes, serrant son fils qu’elle avait perdu de vue dans le chaos de l’explosion. Ce drame rappelle celui survenu samedi dernier dans le quartier proche de Basta, où 29 civils avaient déjà trouvé la mort dans des circonstances similaires.
La banlieue sud de Beyrouth sous les bombes
Pendant que les secours s’activent dans les décombres à Noueiri, la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah pro-iranien, subit une pluie de bombes dans ce que l’agence de presse officielle ANI décrit comme les raids « les plus violents » depuis le début de la guerre il y a plus de deux mois. « Une ceinture de feu enveloppe la banlieue », rapporte l’agence, tandis qu’un épais nuage de fumée recouvre le secteur et que le bruit des déflagrations résonne à travers la capitale.
L’armée israélienne revendique ces frappes massives, affirmant que huit de ses avions ont visé « 20 cibles terroristes » à Beyrouth et appelant à l’évacuation d’une vingtaine de zones dans la banlieue sud suspectées d’abriter des infrastructures du Hezbollah. Sur un autre front, au sud du Liban où une offensive terrestre a été lancée le 30 septembre, de violents combats opposent les forces israéliennes aux combattants du mouvement chiite.
La crainte d’une escalade incontrôlable
Le Hezbollah a ouvert les hostilités contre Israël en octobre 2023, au lendemain du déclenchement de la guerre à Gaza, en soutien à son allié palestinien du Hamas. Depuis septembre, le conflit a pris une tournure de guerre ouverte, Israël menant une campagne de bombardements dévastateurs au Liban qui a coûté la vie au chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et à plusieurs hauts responsables du mouvement.
Selon le dernier bilan du ministère libanais de la Santé, au moins 3799 personnes ont péri dans le pays depuis octobre 2023, en grande majorité depuis l’intensification des combats en septembre. Malgré les appels pressants de la communauté internationale, les efforts diplomatiques n’ont pour l’heure pas réussi à arrêter l’engrenage d’une guerre qui menace chaque jour davantage de déstabiliser toute la région.
Vers un possible cessez-le-feu ?
Une lueur d’espoir est apparue avec l’annonce d’une réunion ce mardi du cabinet de sécurité israélien pour discuter d’un potentiel accord de cessez-le-feu. Les détails de ce plan n’ont pas été dévoilés mais selon des sources concordantes, il aurait reçu l’aval des États-Unis et impliquerait un retrait des forces israéliennes du sud du Liban en échange de garanties du Hezbollah sur la sécurité de la frontière.
Reste à savoir si ce fragile espoir de trêve résistera à la nouvelle escalade de violence des dernières heures. Pour les familles endeuillées de Noueiri comme pour les habitants terrorisés de la banlieue de Beyrouth, chaque nouvelle frappe qui s’abat réduit un peu plus les chances de voir la paix revenir au Liban. Dans ce petit pays meurtri qui a déjà tant souffert par le passé, beaucoup craignent que les leçons de l’Histoire n’aient encore une fois pas été retenues.