Un événement qui pourrait embraser le Moyen-Orient. Mardi soir, Tsahal a annoncé avoir conduit une frappe ciblée dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. L’objectif : éliminer Fouad Chokr, haut gradé du mouvement pro-iranien, en représailles à une attaque meurtrière sur le plateau du Golan.
Qui est Fouad Chokr, la cible de la frappe israélienne ?
Né en 1962 au Liban, Fouad Chokr, aussi connu sous le nom d’al-Hajj Mohsin, est un commandant militaire de premier plan du Hezbollah. Conseiller de Hassan Nasrallah, secrétaire général de l’organisation, il siège au plus haut conseil militaire, le Conseil du Djihad.
Son rôle a été crucial dans plusieurs attaques contre Israël et les intérêts occidentaux :
- L’attentat à la bombe contre la caserne américaine à Beyrouth en 1983, faisant 241 morts parmi les Marines
- Diverses attaques contre l’armée israélienne dans les années 1990
- L’enlèvement de trois soldats israéliens en 2000
Les États-Unis le considèrent comme un « terroriste mondial » depuis 2019 et offraient jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information permettant sa capture. Il aurait aussi aidé les combattants du Hezbollah en Syrie contre les forces d’opposition.
Le cerveau derrière l’attaque sur le Golan
Selon Tsahal, Fouad Chokr serait le responsable de l’attaque à la roquette sur le plateau du Golan occupé par Israël samedi dernier. Le tir, attribué au Hezbollah, a coûté la vie à 12 civils, pour la plupart des adolescents. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait promis une riposte sévère.
Les chasseurs de l’armée de l’air israélienne ont éliminé le plus haut responsable militaire de l’organisation terroriste Hezbollah et le chef de son unité stratégique, Fouad Chokr, dans la région de Beyrouth.
– Communiqué de Tsahal
Le Hezbollah dément la mort de son commandant
De son côté, le mouvement chiite pro-iranien affirme que Fouad Chokr a survécu à la frappe israélienne. Selon un responsable du Hezbollah cité par l’AFP, Chokr « n’a pas été touché » mais le bombardement a fait des victimes civiles.
Si la mort de Fouad Chokr venait à se confirmer, elle constituerait un coup dur pour le Hezbollah et son allié iranien. Cet épisode marque en tout cas une escalade inquiétante entre Israël et le « Parti de Dieu », après une période de calme relatif à la frontière israélo-libanaise.
La communauté internationale craint qu’une nouvelle confrontation n’embrase la région. Les États-Unis ont appelé à la « retenue » tandis que la France a exhorté à « éviter toute action qui mettrait en danger la stabilité et la sécurité ». L’ONU a de son côté dépêché une mission pour tenter d’apaiser les tensions. Tous les regards sont désormais tournés vers la réaction du Hezbollah, qui pourrait vouloir venger son commandant, au risque de provoquer une escalade incontrôlable.