La tension est à nouveau palpable au Liban, où un homme a perdu la vie samedi dans une frappe de drone israélien près de la frontière sud. Cet incident intervient malgré le cessez-le-feu fragile en place depuis le 27 novembre entre Israël et le mouvement chiite Hezbollah, après deux mois d’affrontements ouverts.
Selon le ministère libanais de la Santé, l’attaque a eu lieu dans la région de Marjayoun, visant un véhicule. De son côté, l’armée israélienne a affirmé avoir ciblé des rampes de lancement de roquettes prêtes à faire feu vers son territoire, en violation de la trêve.
Des villages frontaliers sous tension
Malgré l’accord, les deux camps s’accusent mutuellement de transgressions répétées. L’agence de presse officielle libanaise a rapporté samedi la destruction de maisons par l’armée israélienne à Kfar Kila, un village limitrophe, ainsi que des tirs et explosions à Maiss al-Jabal, une autre localité frontalière.
Dans le même temps, les soldats libanais procédaient au déminage de munitions abandonnées par Israël dans la région de Tyr, au sud.
Un redéploiement militaire progressif
Le cessez-le-feu prévoit un retrait israélien échelonné sur 60 jours, tandis que l’armée libanaise et la Force intérimaire des Nations unies (Finul) doivent se déployer dans le sud du pays. Le Hezbollah est quant à lui censé replier ses forces au nord du fleuve Litani et démanteler ses infrastructures militaires méridionales.
Un comité réunissant États-Unis, France, Liban, Israël et Finul est chargé de maintenir le dialogue et de répertorier les éventuelles violations. Mercredi, les militaires libanais ont pris position aux abords de Khiam, à 5 km de la frontière, après un retrait des troupes israéliennes du secteur.
Un lourd bilan humain et matériel
Ce conflit de deux mois entre Israël et le Hezbollah pro-iranien a fait près de 4000 morts côté libanais et dévasté les fiefs du mouvement chiite, laissant le pays du Cèdre exsangue. Malgré une accalmie relative, la situation demeure précaire et chaque incident ravive le spectre d’une escalade.
Alors que le cessez-le-feu reste fragile, la communauté internationale appelle les parties à la retenue afin de permettre la poursuite du déploiement militaire prévu par l’accord. Une stabilisation durable de la frontière israélo-libanaise apparaît plus que jamais nécessaire pour épargner les populations civiles.