En pleine campagne des législatives, François Hollande a lancé une attaque frontale contre Jean-Luc Mélenchon lors d’un entretien sans concession. Candidat en Corrèze sous la bannière du Nouveau Front populaire, l’ancien président socialiste n’a pas mâché ses mots à l’encontre du leader insoumis, jugeant que ce dernier devrait “plutôt être discret” au vu de son impopularité. Retour sur les punchlines les plus cinglantes de cet échange musclé.
Hollande tire à boulets rouges sur Mélenchon
Alors qu’il brigue un nouveau mandat de député en Corrèze, François Hollande a profité d’un entretien avec l’AFP pour régler ses comptes avec Jean-Luc Mélenchon. L’ancien locataire de l’Élysée a fustigé l’attitude et les prises de position du chef de file des Insoumis :
Je pense que d’ailleurs, dans ce moment, Jean-Luc Mélenchon devrait plutôt être discret, parce qu’il doit mesurer quand même le degré d’hostilité sur sa personne, en tout cas sur ses expressions.
François Hollande
Il a également souligné les divisions au sein de la France insoumise, estimant que le “silence” et le “retrait” de Jean-Luc Mélenchon “seraient sans doute souhaitables pour beaucoup de candidats, y compris de LFI”. Des propos qui risquent de faire grincer des dents à gauche, déjà passablement éprouvée par les tensions internes.
La fin du macronisme proclamée
Au-delà de ses critiques envers Jean-Luc Mélenchon, François Hollande s’est livré à une analyse de la situation politique actuelle. Pour l’ancien président, le macronisme appartient désormais au passé :
Je pense que c’est Édouard Philippe qui a le mieux résumé la situation, c’est-à-dire que le macronisme, c’est terminé. Si tant est que ça ait existé, mais c’est terminé, je le dis sans hostilité particulière.
François Hollande
Il estime que “le temps est à la recomposition” et justifie sa candidature comme une réponse à la “gravité du moment”, incarnée selon lui par le score élevé du Rassemblement national aux européennes. Un scrutin qui a conduit Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale, une décision contestée par François Hollande.
L’union des gauches, un mariage de raison
Si François Hollande se présente sous l’étiquette du Nouveau Front populaire, alliance de la gauche, des écologistes et des régionalistes, il n’en demeure pas moins critique envers certains de ses partenaires. C’est notamment le cas de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, dont il ne partage “ni la méthode, ni le fond”.
Malgré ces divergences, l’ancien chef de l’État assume ce rassemblement hétéroclite, le jugeant nécessaire face à la menace de l’extrême droite. Un “front républicain” version législatives en somme, qui ne masque cependant pas les fractures idéologiques et stratégiques du camp progressiste.
Un retour en politique calculé
En se lançant dans la bataille des législatives, François Hollande effectue un retour inattendu sur le devant de la scène politique. Il assure cependant n’avoir “aucune ambition particulière pour l’après”, balayant l’hypothèse d’une candidature à la présidentielle de 2027 :
J’aurais pu très bien, si j’avais, disons, une visée sur 2027, me dire : “je vais attendre. Je vais rester sur ma montagne de Tulle et puis regarder le chaos pour éventuellement être un recours”. Mais ça, ça ne fonctionne plus.
François Hollande
L’ancien président concède néanmoins qu’il ne sera “pas un député comme les autres” s’il est élu. Une manière de rappeler son statut d’ancien locataire de l’Élysée et son poids politique, malgré une popularité en berne lors de son quinquennat.
Cette sortie tonitruante de François Hollande à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon illustre les tensions qui traversent la gauche à l’approche des législatives. Si l’ancien président socialiste a choisi de participer à l’union des forces progressistes face à la majorité présidentielle et à l’extrême droite, il n’hésite pas à afficher ses divergences avec les Insoumis. Un équilibre précaire qui sera mis à l’épreuve de la campagne et des urnes.