C’est une véritable bombe politique qui vient de secouer le paysage français à un an des élections législatives. François Hollande, l’ancien président de la République qui s’était fait discret depuis sa cuisante défaite en 2017, a subitement annoncé sa candidature dans la première circonscription de Corrèze sous l’étiquette surprise du “Nouveau Front Populaire”. Un comeback inattendu qui chamboule déjà les équilibres politiques locaux.
Renaissance lui laisse le champ libre
Premier effet de cette candidature : le parti présidentiel Renaissance a décidé de ne pas investir de candidat face à François Hollande. Une décision qui intrigue, l’entourage de l’ex-chef de l’État affirmant ne pas avoir été concerté et y voyant plutôt une manœuvre pour favoriser le député Les Républicains sortant, Francis Dubois. Renaissance devrait en effet s’abstenir de donner une consigne de vote…
“Cette absence de concurrent LREM doit être interprétée dans le cadre des rapports entre la majorité et LR, des accords ayant déjà été noués ailleurs.”
Un proche de François Hollande
Le PS de Corrèze en ordre de bataille derrière Hollande
Malgré les turbulences nationales que traverse le Parti Socialiste, sa fédération en Corrèze s’est rapidement rangée derrière son ancien leader. Elle a officialisé l’investiture de François Hollande dès que celui-ci a fait part de sa volonté de porter les couleurs du “Nouveau Front Populaire”, un mouvement se voulant à la confluence de la social-démocratie et de l’écologie.
“François Hollande a déclaré cette semaine qu’il se reconnaissait dans la démarche et le projet du #NouveauFrontPopulaire écologique et social. Dans ces conditions, nous prenons acte du choix de la fédération du Parti socialiste de Corrèze de l’investir.”
Tweet du Parti Socialiste national
Francis Dubois promet une bataille sans merci
Le député sortant LR de Corrèze, Francis Dubois, a immédiatement réagi à l’annonce de François Hollande en promettant “une campagne acharnée” pour conserver son siège durement acquis en 2022 face à la candidate de la NUPES. Il espère capitaliser sur son ancrage local et sa popularité pour contrer le retour de l’ex-président sur ses terres.
“Je ne laisserai pas la Corrèze aux mains des socialistes et de leurs alliés gauchistes. Les électeurs veulent du sérieux et un travail de terrain, pas des sautes d’humeur d’un retraité de la politique en mal de publicité.”
Francis Dubois, député LR sortant de Corrèze
Des alliances électorales en construction
Le paysage politique de la Corrèze risque d’être profondément redessiné par le retour tonitruant de François Hollande. Si la France Insoumise et ses partenaires de la NUPES n’ont pas encore officialisé leur stratégie, des discussions en coulisses laissent à penser qu’ils pourraient apporter leur soutien à l’ancien président, malgré de profondes divergences, pour barrer la route à la droite.
- Un accord NUPES-Nouveau Front populaire en Corrèze ?
- Le centre et la majorité présidentielle tenteront-ils de s’immiscer dans le duel ?
- La droite unie sera-t-elle en mesure de conserver son bastion ?
Autant de questions auxquelles la campagne à venir, qui s’annonce passionnante et riche en rebondissements, devrait apporter des réponses. Une chose est sûre : le retour de François Hollande redistribue complètement les cartes en Corrèze et pourrait avoir des répercussions au plan national. À un an des législatives, tous les regards se tournent vers ce département rural qui s’apprête à redevenir, l’espace de quelques semaines, le centre névralgique de la vie politique française.