La nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre était très attendue, mais ses premiers pas à Matignon s’avèrent d’ores et déjà semés d’embûches. Le nouveau locataire de l’Hôtel de Matignon doit faire face à une avalanche de critiques, à peine quelques jours après sa prise de fonction.
Une gestion de crise à Mayotte pointée du doigt
Alors que Mayotte traverse une grave crise humanitaire suite au passage du cyclone Chido, l’attitude de François Bayrou interroge. D’après une source proche du dossier, le Premier ministre aurait, en pleine réunion de crise, préféré se rendre dans sa ville de Pau plutôt qu’à Mamoudzou, suscitant l’indignation de nombreux élus.
Si François Bayrou a bien participé à la réunion de crise en visioconférence, son aller-retour express à Pau passe mal auprès de la classe politique. Beaucoup y voient un manque de considération envers les Mahorais, déjà durement éprouvés par la catastrophe naturelle.
Un cumul des mandats qui fait débat
Autre sujet de discorde : la volonté affichée par François Bayrou de conserver son mandat de maire de Pau. Si la loi l’y autorise, cette décision va à contre-courant des usages en vigueur depuis 2012. Les oppositions y voient un retour en arrière et un signal négatif envoyé aux Français en termes d’exemplarité et de mobilisation des responsables politiques.
On critique parce qu’il va à Pau mais on voudrait qu’il aille à Mayotte.
Un proche du Premier ministre
Pour ses soutiens, François Bayrou cherche avant tout à conserver un ancrage local, gage selon eux de proximité avec les réalités du terrain. Mais pour ses détracteurs, ce cumul est surtout le symbole d’une volonté de concentrer les pouvoirs.
Un Premier ministre déjà fragilisé ?
Au-delà des polémiques, François Bayrou doit désormais s’atteler à la composition de son gouvernement. Sa volonté affichée de tendre la main à la gauche suscite des remous, y compris dans son propre camp. Certains craignent un affaiblissement de la majorité, quand d’autres y voient l’opportunité de renouveler le logiciel politique.
Une chose est sûre, le Premier ministre va devoir rapidement clarifier sa feuille de route et rassurer sur sa capacité à mener les réformes promises. Car à peine nommé, François Bayrou se retrouve déjà sur un siège éjectable, sous la pression d’une Assemblée nationale où il ne dispose pas de majorité stable.
Les défis qui attendent le nouveau locataire de Matignon
Entre la préparation du budget, la réforme des retraites et les nombreux dossiers sociaux et économiques en souffrance, François Bayrou va devoir démontrer rapidement sa capacité à imprimer sa marque et à obtenir des résultats tangibles. Sans quoi, sa légitimité pourrait être rapidement remise en cause.
- Composer un gouvernement d’ouverture et d’unité
- Clarifier sa feuille de route et ses priorités
- Obtenir des résultats rapides sur les dossiers urgents
- Rétablir la confiance avec les partenaires sociaux
Autant de défis qui attendent le nouveau Premier ministre, contraint de naviguer entre les injonctions contradictoires de sa majorité, les attentes des Français et la pression de l’opposition. Un véritable chemin de crête pour François Bayrou, qui joue déjà gros après seulement quelques jours à Matignon.
Les prochaines semaines s’annoncent donc décisives pour le nouveau chef du gouvernement. Entre la gestion de la crise à Mayotte, la composition de son équipe et la préparation des premiers projets de loi, François Bayrou va devoir démontrer sa capacité à imprimer un nouvel élan, malgré un contexte politique et social particulièrement tendu. Un baptême du feu pour ce Premier ministre pas tout à fait comme les autres.