Seize jours après le passage dévastateur du cyclone Chido sur Mayotte, c’est une population meurtrie et en colère qui attend des réponses concrètes du gouvernement. Ce lundi 30 décembre, le Premier ministre François Bayrou débarque sur l’île à la tête d’une imposante délégation ministérielle pour une intense journée marathon. L’objectif : évaluer l’ampleur des dégâts et annoncer des mesures rapides pour relever l’archipel.
Un lourd bilan et une reconstruction titanesque
Le dernier bilan provisoire du cyclone fait état de 39 morts et plus de 4000 blessés. Les dégâts matériels sont considérables, avec de nombreuses habitations, écoles et infrastructures détruites ou endommagées. Face à l’urgence, François Bayrou est attendu au tournant. Dès son arrivée à 5h40 locales, il a promis d’apporter des « solutions concrètes » via un plan baptisé « Mayotte debout ».
Un plan qui concerne absolument tous les points que nous avons identifiés pour apporter des réponses rapides.
François Bayrou, Premier ministre
Une délégation ministérielle de poids
Pour montrer l’implication de l’État, le chef du gouvernement est accompagné de cinq ministres, dont deux poids lourds : Élisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outre-mer). Ce dernier, nouveau locataire de la rue Oudinot, a prévenu qu’il fallait « accepter d’être secoués » par « les questionnements et les colères » des Mahorais.
Durant cette journée marathon, la délégation enchaînera les visites de terrain et les rencontres : de l’usine de dessalement de Petite Terre au collège détruit de Kaweni en passant par l’hôpital de campagne installé après le cyclone. Élus, acteurs économiques, forces de sécurité… François Bayrou échangera avec tous avant d’annoncer son plan le soir même.
Reconstruire plus et mieux
Au-delà des mesures d’urgence, le Premier ministre a évoqué « un plan à long terme ». « Il ne s’agit pas seulement de reconstruire Mayotte comme elle était, mais de dessiner un avenir différent », a-t-il précisé. Parmi les priorités, la remise sur pied du système éducatif, avec l’objectif d’une rentrée des classes pour tous les élèves mahorais dès le 20 janvier.
Autre urgence, le relogement des milliers de sinistrés du cyclone qui ont tout perdu. Selon une source gouvernementale, des solutions temporaires puis pérennes devraient être proposées, avec à la clé une possible refonte des règles d’urbanisme pour éviter de futures catastrophes.
La méfiance des Mahorais
Malgré les promesses, la méfiance reste de mise chez de nombreux habitants, échaudés par des années de mal-développement et le sentiment d’être les oubliés de la République. Certains dénoncent une opération de communication à la veille de la visite, avec un grand nettoyage express des rues de Mamoudzou.
Depuis le cyclone, les déchets traînent partout, ça sent mauvais. Il a fallu que les ministres débarquent pour qu’on daigne enfin nettoyer.
Une commerçante de Mamoudzou
Autres sources de tension : les pillages et la hausse de la délinquance observés après le passage de Chido, sur fond de pauvreté et d’habitat indigne. Autant de défis immenses qui nécessiteront bien plus qu’un « plan Mayotte debout » pour être relevés durablement.
Face à l’État, les Mahorais attendent désormais des actes forts et des engagements durables pour transformer leur île, au-delà de l’urgence post-cyclone. François Bayrou et son gouvernement sont prévenus : ils seront jugés sur les résultats concrets de leur action pour faire de Mayotte un territoire d’avenir, pleinement intégré à la République.
Autre urgence, le relogement des milliers de sinistrés du cyclone qui ont tout perdu. Selon une source gouvernementale, des solutions temporaires puis pérennes devraient être proposées, avec à la clé une possible refonte des règles d’urbanisme pour éviter de futures catastrophes.
La méfiance des Mahorais
Malgré les promesses, la méfiance reste de mise chez de nombreux habitants, échaudés par des années de mal-développement et le sentiment d’être les oubliés de la République. Certains dénoncent une opération de communication à la veille de la visite, avec un grand nettoyage express des rues de Mamoudzou.
Depuis le cyclone, les déchets traînent partout, ça sent mauvais. Il a fallu que les ministres débarquent pour qu’on daigne enfin nettoyer.
Une commerçante de Mamoudzou
Autres sources de tension : les pillages et la hausse de la délinquance observés après le passage de Chido, sur fond de pauvreté et d’habitat indigne. Autant de défis immenses qui nécessiteront bien plus qu’un « plan Mayotte debout » pour être relevés durablement.
Face à l’État, les Mahorais attendent désormais des actes forts et des engagements durables pour transformer leur île, au-delà de l’urgence post-cyclone. François Bayrou et son gouvernement sont prévenus : ils seront jugés sur les résultats concrets de leur action pour faire de Mayotte un territoire d’avenir, pleinement intégré à la République.