Alors que Mayotte panse encore ses plaies suite au passage dévastateur du cyclone Chido il y a deux semaines, le premier ministre François Bayrou s’est rendu sur place ce lundi pour présenter un ambitieux plan de reconstruction. L’objectif affiché par le chef du gouvernement est clair : relever l’archipel meurtri en l’espace de seulement deux ans.
Un archipel à reconstruire
La violence du cyclone Chido n’a épargné aucun recoin de Mayotte. Partout, le paysage porte les stigmates de ce déchaînement des éléments :
- Bateaux coulés dans le port de Dzaoudi
- Toitures arrachées
- Habitations dévastées
- Réseaux électriques et d’eau endommagés
- Routes coupées et infrastructure de transport détériorée
Face à l’ampleur des dégâts, la solidarité nationale s’organise. Et le gouvernement entend montrer l’exemple, avec la visite de François Bayrou accompagné de pas moins de cinq ministres.
Des mesures d’urgence
Dès son arrivée sur le sol mahorais, le premier ministre a tenu à rassurer la population, encore sous le choc. Des premières mesures d’urgence ont été annoncées :
- Déblocage d’un fonds d’urgence de plusieurs dizaines de millions d’euros pour répondre aux besoins les plus pressants
- Envoi de renforts de sécurité civile et de militaires pour appuyer les opérations de secours et de déblaiement
- Mise en place de structures d’hébergement temporaires pour les sinistrés
- Acheminement de vivres, d’eau potable et de produits de première nécessité
Mais au-delà du court terme, c’est bien un véritable plan Marshall que le gouvernement veut déployer pour permettre à Mayotte de se relever et d’envisager l’avenir avec espoir.
Un plan de reconstruction sur 2 ans
Conscient que Mayotte ne pourra se relever seule, François Bayrou a détaillé un programme de reconstruction particulièrement ambitieux. Les principaux axes :
- Mobilisation de moyens financiers exceptionnels, avec un budget dédié pouvant atteindre le milliard d’euros
- Lancement d’un vaste chantier de reconstruction des infrastructures publiques : écoles, hôpitaux, réseaux d’eau et d’électricité, routes…
- Accompagnement des particuliers et des entreprises pour la remise en état ou la reconstruction de leurs biens
- Déploiement d’un plan de relance économique pour soutenir l’activité et l’emploi
- Renforcement des effectifs sur place des services publics pendant toute la durée des travaux
Le premier ministre s’est voulu clair : l’objectif est que Mayotte retrouve son visage d’avant la catastrophe d’ici 2 ans. Un calendrier volontariste qui en dit long sur la détermination du gouvernement.
Reconstruire durablement
Au-delà de la reconstruction à l’identique, François Bayrou veut saisir cette occasion pour repenser le développement et l’aménagement de l’archipel. Il a notamment insisté sur :
- La nécessité de constructions plus résilientes face aux aléas climatiques
- Le besoin de rééquilibrage territorial et de désenclavement de certaines zones
- La prise en compte accrue des enjeux environnementaux et sanitaires
Nous ne pouvons pas nous contenter de reconstruire à l’identique. Nous devons bâtir un Mayotte plus fort, plus durable, tourné vers l’avenir.
François Bayrou, premier ministre
Cette visite ministérielle marque donc le lancement d’un chantier titanesque, à la mesure du choc qu’a subi Mayotte. Reste à transformer ces promesses en actes concrets pour redonner espoir à une population meurtrie mais déterminée à se relever.
Les mois à venir seront cruciaux pour juger de la capacité de l’État à honorer ses engagements et à accompagner Mayotte sur le chemin de la reconstruction et de la résilience. Un défi hors norme, à l’image du cataclysme qui a frappé l’archipel.