Invité sur le plateau de LCI ce soir, François Bayrou n’a pas mâché ses mots pour qualifier les récents propos de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Le patron du MoDem dénonce une dérive dangereuse des extrêmes politiques qui menace selon lui la cohésion nationale. Face à Darius Rochebin, il a appelé à un retour au dialogue et à la modération.
François Bayrou s’inquiète des « dérives » de Le Pen et Mélenchon
Pour François Bayrou, les dernières sorties médiatiques de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon illustrent une escalade préoccupante des discours extrêmes. D’après une source proche du centriste, ses propos musclés visaient à tirer la sonnette d’alarme face à une radicalisation croissante de la vie politique française.
Je suis frappé par la violence des mots employés, des idées défendues. On assiste à une forme de surenchère dans l’outrance, c’est très inquiétant pour notre démocratie.
François Bayrou
L’ancien ministre de l’Éducation nationale a notamment évoqué les propositions de Marine Le Pen sur l’immigration, jugées « extrémistes » et « contraires aux valeurs de la France ». Il a également critiqué le rejet virulent des institutions par Jean-Luc Mélenchon, y voyant une menace pour l’unité du pays.
Un appel au dialogue et à la modération
Face à cette dérive des extrêmes, François Bayrou en appelle à un sursaut républicain. Refusant tout « gouvernement d’union » avec le RN, il prône au contraire un retour au dialogue entre les forces politiques « raisonnables ». Une ligne de crête étroite sur laquelle le dirigeant centriste espère rassembler une majorité de Français.
Il est urgent de retrouver le sens du compromis, loin des outrances et des invectives. C’est le seul chemin pour répondre aux attentes profondes de nos concitoyens.
François Bayrou
Interrogé sur les grands dossiers du moment comme le budget, l’immigration ou la réforme des retraites, François Bayrou a défendu une approche pragmatique, à équidistance des postures idéologiques. Une façon selon lui de renouer avec « l’esprit de responsabilité » qui doit guider l’action politique.
Le pari risqué du « et en même temps »
Mais dans un contexte de forte polarisation, cette stratégie du « en même temps » apparaît de plus en plus difficile à tenir. Pris en étau entre une gauche et une droite radicalisées, François Bayrou peine à faire entendre sa voix. Son refus de choisir un camp pourrait lui coûter cher politiquement.
Les prochaines échéances électorales diront si cette ligne centriste a encore un avenir ou si la recomposition politique en cours condamne les partis du « ancien monde ». En attendant, l’intervention de François Bayrou aura eu le mérite de poser les termes du débat. Entre extrêmes qui se répondent et centre qui résiste, c’est l’avenir du paysage politique français qui est en jeu.