Le nouveau Premier ministre François Bayrou débute son mandat sous de mauvais auspices. Selon un sondage Ifop publié dimanche, sa cote de popularité atteint des profondeurs abyssales jamais vues pour un chef de gouvernement fraîchement nommé.
Un niveau d’impopularité record
L’institut de sondage, qui réalise ce baromètre depuis des décennies, n’avait encore jamais mesuré un tel rejet pour un Premier ministre juste après sa prise de fonction. Seuls 34% des Français se disent satisfaits de François Bayrou, tandis que 66% en sont mécontents. Du jamais vu sous la Ve République.
Pour trouver trace d’une telle défiance, il faut remonter loin dans les archives de l’Ifop :
- Michel Barnier en septembre 2024 : 55% de mécontents
- Gabriel Attal en janvier 2024 : 46% de mécontents
- Élisabeth Borne en mai 2022 : 43% de mécontents
Macron regagne un peu de popularité
Paradoxalement, dans le même temps, le président Emmanuel Macron voit sa cote de confiance légèrement remonter. Il gagne 2 points par rapport au mois dernier, à 24% de satisfaits, contre 76% de mécontents. Selon Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop :
La rencontre Trump-Zelensky à Paris, la réouverture de Notre-Dame contribuent à restaurer légèrement son image. Emmanuel Macron retrouve un peu d’oxygène dans la distinction de la fonction présidentielle qu’il occupe par rapport au reste du personnel politique.
Un Premier ministre déjà fragilisé
François Bayrou se trouve dans une position plus fragile que son prédécesseur Michel Barnier. Une semaine après sa nomination, il n’est au clair qu’avec Les Républicains pour former un gouvernement.
Les négociations piétinent avec les autres forces politiques, notamment à gauche. Selon certaines sources, des concessions importantes devront être faites pour rallier des soutiens. Le temps presse, le nouveau Premier ministre espérant boucler son équipe d’ici à Noël.
Quelle marge de manœuvre sur le budget 2025 ?
Au-delà de la composition du gouvernement, l’autre gros dossier qui attend François Bayrou est la préparation du budget 2025. Avec une dette publique qui explose et 80% de députés enclins à dépenser plus, il devra faire preuve de pédagogie et de fermeté pour tenir une ligne crédible.
Son objectif est de faire voter la loi de finances d’ici mi-février. Mais le flou demeure sur les grands arbitrages, entre hausse d’impôts et coupes budgétaires. Le Premier ministre devra aussi composer avec les ambitions présidentielles qu’on lui prête pour 2027. Un chemin semé d’embûches.