Imaginez un homme qui, parti des terres industrielles du Nord, décide de poser ses valises au bout du monde, là où la mer rencontre les falaises bretonnes. Cet homme, c’est Franck Jaclin, un entrepreneur au parcours hors norme qui redessine le littoral du Finistère avec une ambition aussi audacieuse que poétique : créer une Route des Pingouins, un parcours touristique reliant des monuments oubliés, désormais restaurés pour briller à nouveau. Mais qui est vraiment cet homme, et comment un Ch’ti a-t-il conquis le cœur du patrimoine breton ?
Un Ch’ti au Cœur du Finistère
Né dans le Nord de la France, Franck Jaclin n’a rien d’un Breton d’origine. Pourtant, c’est en 2000 qu’il choisit de s’installer dans le Finistère, un département où la mer dicte le rythme de la vie. Son premier coup d’éclat ? L’achat du château de Kergroadez, une demeure historique qu’il restaure avec soin pour en faire à la fois sa résidence familiale et un lieu ouvert au public. Ce projet marque le début d’une aventure qui va bien au-delà d’une simple reconversion.
Avec une fortune bâtie grâce à une société parisienne spécialisée dans les nouvelles technologies et la communication, Jaclin dispose des moyens pour voir grand. Mais ce qui le distingue, c’est sa vision : transformer des bâtiments en ruine en lieux vivants, chargés d’histoire et d’émotions. Il ne s’agit pas seulement de rénover, mais de redonner une âme à ces édifices, de les intégrer dans un projet touristique d’envergure.
La Route des Pingouins : Une Vision Touristique Unique
La Route des Pingouins n’est pas qu’un nom poétique. C’est un concept ambitieux qui vise à relier des sites emblématiques du Finistère, tous rachetés et restaurés par Jaclin. Parmi eux, des lieux aussi variés qu’un ancien hôtel à Ouessant, une ex-prison à Brest ou encore des refuges de mer sur l’île de Molène. Chaque site raconte une histoire, et Jaclin s’attache à la préserver tout en l’adaptant aux attentes des visiteurs d’aujourd’hui.
« Chaque bâtiment a une âme. Mon rôle, c’est de la réveiller et de la partager avec le monde. »
Franck Jaclin
Ce projet ne se limite pas à la restauration. Jaclin imagine un parcours touristique cohérent, où chaque étape offre une expérience unique. Par exemple, l’Hôtel de Carantec, repris par le chef étoilé Nicolas Carro, est devenu un haut lieu de la gastronomie bretonne, attirant des visiteurs bien au-delà du Finistère. Cette capacité à mêler patrimoine, tourisme et excellence fait de la Route des Pingouins une initiative sans équivalent.
Les étapes clés de la Route des Pingouins :
- Château de Kergroadez : Résidence de Jaclin et site touristique.
- Hôtel de Carantec : Fief gastronomique du chef Nicolas Carro.
- Roc’h ar Mor : Ancien hôtel à Ouessant, transformé en lieu d’accueil.
- Refuges de Molène : Havres pour les voyageurs en quête d’authenticité.
- Ex-prison de Pontaniou : Un projet de reconversion audacieux à Brest.
Un Entrepreneur au Service du Patrimoine
Ce qui frappe chez Franck Jaclin, c’est son attachement au patrimoine breton. Là où d’autres verraient des ruines ou des bâtiments sans avenir, lui voit du potentiel. Son approche est à la fois pragmatique et passionnée : il investit des sommes conséquentes, mais toujours avec l’idée de préserver l’histoire des lieux. Par exemple, le château de Suscinio à Morlaix, autrefois en piteux état, est en passe de devenir un nouveau joyau du tourisme local.
Son parcours entrepreneurial joue un rôle clé dans cette réussite. Habitué à gérer des projets complexes dans le secteur des technologies, Jaclin applique une rigueur presque militaire à ses chantiers. Mais il sait aussi s’entourer : architectes, historiens, artisans locaux… Chaque projet est une collaboration, un dialogue entre passé et avenir.
Des Projets Qui Redynamisent le Finistère
Les initiatives de Jaclin ne se contentent pas de préserver des bâtiments. Elles insufflent une nouvelle vie au Finistère, un territoire souvent perçu comme isolé. En attirant des touristes, mais aussi en créant des emplois locaux, ses projets ont un impact économique tangible. Le centre nautique de Logonna-Daoulas, par exemple, est devenu un lieu prisé des amateurs de sports nautiques, tandis que l’Hôtel de Carantec dynamise l’offre gastronomique de la région.
Pour mieux comprendre l’ampleur de cet impact, voici quelques chiffres :
Projet | Investissement estimé | Emplois créés |
---|---|---|
Château de Kergroadez | 2,5 M€ | 15 |
Hôtel de Carantec | 1,8 M€ | 20 |
Refuges de Molène | 1,2 M€ | 8 |
Ces chiffres, bien que modestes à l’échelle nationale, sont significatifs pour une région comme le Finistère, où chaque emploi compte. Ils témoignent de l’engagement de Jaclin à faire de ses projets des moteurs de développement local.
Les Défis d’un Visionnaire
Rénover des monuments n’est pas une mince affaire. Entre les contraintes administratives, les coûts exorbitants et les attentes des habitants, Jaclin doit naviguer dans un univers complexe. Par exemple, la reconversion de l’ex-prison de Pontaniou à Brest soulève des questions : comment transformer un lieu chargé d’histoire en un espace accueillant sans en dénaturer l’essence ?
Pourtant, Jaclin semble relever ces défis avec une détermination sans faille. Il s’appuie sur une équipe d’experts et sur sa propre intuition, forgée par des années d’expérience entrepreneuriale. Son secret ? Une capacité à voir au-delà des obstacles, à imaginer ce que les autres ne perçoivent pas encore.
« Les défis sont là pour être surmontés. Chaque mur qui s’écroule est une opportunité de reconstruire mieux. »
Franck Jaclin
Un Modèle pour l’Avenir ?
L’histoire de Franck Jaclin dépasse le cadre du Finistère. Elle pose une question essentielle : comment concilier préservation du patrimoine et développement économique ? À une époque où de nombreux monuments historiques peinent à trouver des repreneurs, son modèle pourrait inspirer d’autres régions. La Route des Pingouins montre qu’il est possible de redonner vie à des lieux oubliés tout en créant de la valeur pour les territoires.
Ce modèle repose sur trois piliers :
- Vision : Identifier le potentiel des lieux, même en ruine.
- Investissement : Mobiliser des fonds pour des projets d’envergure.
- Collaboration : Travailler avec des acteurs locaux pour ancrer les projets dans le territoire.
En ce sens, Jaclin n’est pas seulement un entrepreneur. Il est un passeur, un homme qui relie le passé au futur, l’histoire à l’innovation. Ses projets, bien que concentrés dans le Finistère, pourraient devenir un modèle pour d’autres régions confrontées à la déshérence de leur patrimoine.
Et Après ? Les Prochains Horizons
Franck Jaclin ne semble pas prêt à s’arrêter. D’autres projets sont déjà en gestation, bien que l’entrepreneur reste discret sur ses prochaines acquisitions. Une chose est sûre : la Route des Pingouins continuera de s’étendre, tissant un réseau de lieux uniques qui attirent les curieux du monde entier. Parmi les rumeurs, on parle d’un nouveau site sur l’île de Sein ou d’une reconversion audacieuse dans le pays de Quimper.
Ce qui rend ces perspectives excitantes, c’est l’impact qu’elles pourraient avoir. Chaque nouveau projet est une occasion de redécouvrir le Finistère, de plonger dans son histoire tout en profitant d’infrastructures modernes. Pour les habitants, c’est aussi une promesse de dynamisme, de nouvelles opportunités dans une région souvent en quête de renouveau.
En attendant, Franck Jaclin continue de tracer sa route, fidèle à sa vision. Celle d’un Finistère vivant, où chaque pierre raconte une histoire, et où les pingouins, symboles de cette aventure, guident les visiteurs vers des horizons inattendus.
Envie de découvrir la Route des Pingouins ?
Planifiez votre voyage dans le Finistère et laissez-vous surprendre par ces lieux chargés d’histoire, restaurés avec passion.