Franck Cammas, figure emblématique de la voile tricolore, vient d’annoncer un projet des plus ambitieux. Son objectif ? Être au départ du Vendée Globe 2028, le mythique tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance. Mais le navigateur ne compte pas se contenter de participer. Il entend bien jouer la gagne avec un projet innovant et fédérateur.
Un nouveau défi pour Cammas
Élu meilleur marin de sa génération par la Fédération Française de Voile, Franck Cammas a déjà un palmarès impressionnant. Vainqueur de la Route du Rhum en 2010, détenteur du record du tour du monde en équipage, il s’est aussi illustré sur la Volvo Ocean Race en 2012. Mais le Vendée Globe, considéré comme l’Everest des mers, manque encore à son tableau de chasse.
Pourtant, il y a encore peu, on ne l’imaginait pas forcément sur ce terrain. Comme il le confie, «Je n’aurais pas dit ça voilà vingt ans». C’est le niveau exceptionnel affiché lors de la dernière édition qui a fait naître ce désir de défi. «Quand tu vois où les deux premiers ont mis le curseur, ça m’excite, et j’ai envie de jouer avec eux. Il faut que j’aie une chance de le gagner», explique-t-il.
Sailing Generation, un projet global
Pour maximiser ses chances, Cammas mise sur un projet global baptisé Sailing Generation. L’idée ? Fédérer autour d’une structure transversale associant la quête du Vendée Globe à un volet olympique. Car en parallèle de son ambition sur ce tour du monde en solitaire, le marin souhaite accompagner de jeunes talents en vue des JO de Los Angeles en 2028.
On est trop cloisonnés dans nos secteurs alors qu’on a beaucoup à s’apporter, estime Cammas. Ces passerelles techniques et humaines n’existent pas vraiment chez nous. C’est comme si chacun restait dans sa zone de confort.
Concrètement, Sailing Generation vise à mutualiser les moyens et créer des synergies entre les différents projets. Le budget nécessaire pour jouer la victoire sur le Vendée Globe est estimé à 4,5 millions d’euros sur 4 ans, auxquels s’ajoute environ 1 million pour le volet olympique. L’idée est qu’un même partenaire principal puisse s’engager sur les deux tableaux.
Le temps presse
Si l’aventure semble passionnante sur le papier, Franck Cammas est conscient de l’urgence de la situation. Avec une douzaine de projets déjà lancés en vue de 2028, il faut aller vite pour espérer se hisser au niveau des meilleurs.
«L’idéal serait avril pour commencer à travailler avec les architectes», précise-t-il. Mais face au défi technologique que représentent ces bateaux ultramodernes, chaque mois compte. «Ce qui précède la course m’intéresse autant, voire plus. Certains bateaux sont déjà lancés. Il ne faut pas tarder.»
Conscient des enjeux, Cammas explore toutes les pistes, y compris celle consistant à «partir en maître d’œuvre, lancer les études puis construire un bateau qui trouvera son partenaire principal plus tard». Une chose est sûre : il compte bien mettre toute son énergie et son expérience au service de ce projet d’envergure, avec en ligne de mire ce rêve de victoire sur le Vendée Globe. Nul doute que les mois à venir seront déterminants pour que Sailing Generation prenne son envol et permettre à Franck Cammas de se lancer dans cette nouvelle quête océanique.