Imaginez un entraîneur français, auréolé de succès à Clermont et Toulon, soudainement projeté au cœur du rugby géorgien, cette nation passionnée qui grimpe inexorablement dans la hiérarchie mondiale. C’est précisément ce scénario qui se dessine aujourd’hui autour de Franck Azéma. Libre depuis son départ de Perpignan, il attire les regards des dirigeants des Lelos, en pleine réflexion sur l’avenir de leur sélection.
Un vent de changement souffle sur le rugby géorgien
La Géorgie, treizième nation mondiale selon le classement World Rugby, ne cesse de progresser. Ses joueurs, physiques et combatifs, font trembler les grandes équipes lors des tournées ou des Coupes du monde. Pourtant, un tournant approche : la fédération réfléchit sérieusement à la succession de Richard Cockerill, l’actuel sélectionneur anglais en poste depuis début 2024.
Même si le technicien britannique poursuit son travail avec la franchise Black Lion en Challenge Cup, les responsables géorgiens explorent déjà d’autres horizons. Plusieurs entraîneurs ont été contactés ces dernières semaines, parfois lors d’entretiens en visioconférence. Le but ? Trouver la personne capable de porter les ambitions d’une nation placée dans une poule relevée au prochain Mondial, avec l’Afrique du Sud, l’Italie et la Roumanie.
Pierre-Henry Broncan, une piste qui s’efface
Parmi les noms évoqués récemment figurait celui de Pierre-Henry Broncan. À 51 ans, ce coach expérimenté s’apprête à quitter Brive en fin de saison après avoir redressé le club en Pro D2. Il avait lui-même laissé entendre qu’il envisageait une aventure internationale, avec la Coupe du monde 2027 comme objectif personnel.
Cependant, les dernières informations indiquent que cette option s’est refermée. Les discussions n’ont pas abouti, ou les priorités ont changé des deux côtés. Broncan reste néanmoins ouvert à d’autres projets hors des championnats domestiques français. Son profil offensif et sa connaissance du rugby français auraient pourtant pu séduire les Géorgiens.
Ce revirement montre à quel point le processus de recrutement est fluide et sujet à des évolutions rapides. Les fédérations étrangères, surtout celles en pleine ascension, doivent agir vite pour attirer les meilleurs profils disponibles sur le marché.
Franck Azéma, un profil qui coche toutes les cases
Dans ce contexte, un autre entraîneur français sort clairement du lot : Franck Azéma. À 54 ans, cet ancien manager de Clermont – avec qui il a remporté le Brennus en 2017 – puis de Toulon et enfin de Perpignan, possède une expérience riche et variée. Son départ de l’USAP fin octobre l’a rendu disponible immédiatement.
Les responsables géorgiens auraient déjà noué des contacts avec lui. Son nom circule avec insistance dans les couloirs de la fédération. Pourquoi un tel intérêt ? D’abord parce qu’Azéma maîtrise parfaitement le rugby moderne, offensif et structuré. Ensuite, son palmarès parle pour lui : il sait gérer des groupes ambitieux et obtenir des résultats dans la durée.
Azéma a démontré à Clermont qu’il pouvait construire une équipe dominante sur plusieurs saisons, avec un jeu spectaculaire et efficace.
Enfin, la Géorgie recherche souvent des techniciens étrangers capables d’apporter une nouvelle vision tout en respectant l’identité physique et combative des Lelos. Azéma semble correspondre parfaitement à ce cahier des charges.
Les atouts du rugby géorgien pour attirer un coach de ce calibre
Pourquoi un entraîneur expérimenté comme Azéma pourrait-il être tenté par l’aventure géorgienne ? D’abord, le projet sportif est passionnant. Les Lelos progressent année après année. Ils ont battu l’Italie et le pays de Galles ces dernières années, et ambitionnent clairement d’entrer dans le cercle fermé des nations du Tier 1.
Ensuite, le contexte humain est souvent cité comme exceptionnel. La passion du public, l’accueil chaleureux, la ferveur autour du rugby font de la Géorgie un pays où il fait bon vivre pour un expatrié. Certains comparent même l’engouement à celui de l’Argentine ou des Fidji, mais avec une touche européenne unique.
Enfin, prendre les rênes d’une sélection nationale offre une dimension différente du rugby de club. Moins de matches, mais une intensité décuplée lors des fenêtres internationales et surtout lors de la Coupe du monde. Pour un coach en quête de nouveau défi après des expériences contrastées en Top 14, cela peut représenter une renaissance.
Les défis qui attendent le futur sélectionneur
Cela dit, le poste n’est pas sans contraintes. La Géorgie dispose d’un vivier de joueurs talentueux, mais les infrastructures et les moyens financiers restent inférieurs à ceux des grandes nations. Le futur coach devra maximiser le potentiel d’un groupe déjà compétitif tout en continuant à structurer le rugby local.
La poule du Mondial 2027 s’annonce particulièrement corsée. Affronter les Springboks, doubles champions du monde en titre, représentera un test immense. Mais une victoire contre l’Italie ou une performance honorable contre l’Afrique du Sud pourrait marquer l’histoire du rugby géorgien.
Le sélectionneur devra également gérer la franchise Black Lion, qui évolue en Challenge Cup et sert de vitrine au rugby géorgien en Europe. C’est un outil précieux pour développer les joueurs et attirer des talents étrangers naturalisés.
Objectif principal pour 2027 : Sortir de la poule ou au moins rivaliser avec les nations établies, pour consolider la place de la Géorgie dans l’élite mondiale.
Le marché des entraîneurs français à l’international
Cette situation illustre une tendance plus large : les entraîneurs français sont très recherchés à l’étranger. Leur formation, leur capacité à développer du jeu et leur expérience dans un championnat aussi compétitif que le Top 14 en font des profils prisés.
On pense évidemment à Fabien Galthié avec le XV de France, mais aussi à d’autres techniciens qui ont exporté leur savoir-faire. La Géorgie elle-même a déjà connu des coaches étrangers avec succès, comme Milton Haig, le Néo-Zélandais qui a posé les bases de la progression actuelle.
Aujourd’hui, plusieurs nations émergentes ou en reconstruction regardent vers la France pour trouver leur prochain leader technique. Portugal, Espagne, Roumanie, mais aussi des pays plus lointains comme le Japon ou les États-Unis, apprécient le pragmatisme et la créativité des entraîneurs hexagonaux.
Et si Azéma disait oui ? Les scénarios possibles
Rien n’est encore acté concernant Franck Azéma. Des contacts ont été établis, mais la décision finale lui appartient. Plusieurs éléments pourraient influencer son choix.
D’un côté, l’attrait d’un projet international excitant, avec une liberté tactique importante et la perspective de marquer l’histoire d’une nation. De l’autre, des opportunités en club pourraient se présenter, notamment en France où son nom circule déjà pour certains postes.
- Retour en Top 14 dès la saison prochaine ?
- Attente d’un projet plus ambitieux en Pro D2 ou ailleurs ?
- Ou saut vers l’inconnu géorgien pour une aventure humaine et sportive unique ?
Certains observateurs évoquent même un possible intérêt de clubs comme Brive pour la saison 2026-2027, où son profil correspondrait aux ambitions du club corrézien. Tout reste ouvert.
Le rugby géorgien, une nation qui monte
Pour comprendre l’intérêt porté à des entraîneurs comme Azéma ou Broncan, il faut revenir sur la trajectoire fulgurante du rugby en Géorgie. Depuis une décennie, les Lelos enchaînent les performances remarquables.
Ils dominent le Rugby Europe Championship avec une régularité impressionnante. Ils ont intégré le classement mondial dans le top 15 et visent désormais le top 10. Leurs joueurs s’exportent massivement en Top 14 et Pro D2, où ils brillent souvent par leur engagement et leur puissance.
La création de la franchise Black Lion participe également à cette professionnalisation. Même si les résultats en Challenge Cup restent mitigés, la simple présence dans une compétition européenne représente une avancée majeure.
Tout cela crée un cercle vertueux : plus de visibilité, plus de moyens, plus de talents attirés. Un sélectionneur de renom comme Azéma pourrait accélérer encore cette dynamique.
Conclusion : vers une nouvelle ère pour les Lelos ?
Le rugby géorgien vit un moment charnière. Le choix du prochain sélectionneur déterminera en grande partie la capacité de la nation à franchir un nouveau cap. Franck Azéma représente une option crédible et excitante, capable d’apporter expérience, vision et résultats.
Si la piste Broncan s’est refermée, celle menant à Azéma reste grande ouverte. Les prochaines semaines seront décisives. Une chose est sûre : quel que soit le nom retenu, la Géorgie continue d’avancer avec détermination vers son rêve d’intégration parmi l’élite mondiale du rugby.
Et qui sait, peut-être verrons-nous bientôt un coach français guider les Lelos vers des exploits historiques lors de la Coupe du monde 2027. Le rugby international n’a pas fini de nous surprendre.
À suivre de très près dans les prochains mois…
(Article mis à jour selon les dernières informations disponibles au 14 décembre 2025)









