Dans les couloirs de Clairefontaine, une question agite les esprits à deux jours de France-Pologne : Kylian Mbappé doit-il faire son retour dans le onze titulaire ? Victime d’une fracture du nez contre la Grèce, le capitaine des Bleus a manqué le choc face aux Pays-Bas. Un forfait qui n’a pas empêché les Tricolores de décrocher un nul précieux (1-1), mais la prestation poussive interroge. Sans son leader technique et sa menace permanente, l’équipe de France peine à se montrer dangereuse.
Mbappé, la tentation du retour express
Depuis plusieurs jours, le numéro 10 des Bleus multiplie les signaux positifs. Opéré avec succès, il s’est entraîné normalement ce lundi, avec un masque de protection sur le visage. De quoi envisager une titularisation surprise mardi soir (18h) au Signal Iduna Park de Dortmund ?
Sur le papier, la tentation est grande. Même diminué, Mbappé reste un poison pour les défenses par sa vitesse et ses dribbles déroutants. Sa simple présence attire les défenseurs et libère des espaces pour ses partenaires. Un atout précieux face à des Polonais regroupés qui risquent de subir.
Niveau de jeu et automatismes
Surtout, Didier Deschamps doit penser à la première place du groupe, synonyme d’un tableau plus ouvert. Les Pays-Bas, contre une modeste Autriche, seront favoris. Mis à part le cas Benzema en 2021, le sélectionneur n’est pas adepte des retours précipités post-blessure. Mais cette fois, l’enjeu semble justifier un “risque Mbappé”, quitte à ne le faire entrer qu’en cours de jeu.
Avec Mbappé sur le terrain, vous éliminez quelques problèmes, c’est une certitude.
Christophe Remise, journaliste au Figaro
Ménager la star, impliquer le groupe
En face, les partisans de la prudence avancent quelques contre-arguments. D’abord la crainte d’une rechute qui pourrait compromettre la fin de l’Euro de “Kyky”. Ensuite, le risque de froisser les joueurs qui le suppléent, à l’image d’un Kolo Muani en manque de temps de jeu.
Le dernier match avant les huitièmes pourrait justement permettre de les impliquer, histoire de renforcer la concurrence et la cohésion du groupe France. À deux jours du choc, Didier Deschamps est face à un choix cornélien. Avec la pression d’un résultat et la gestion humaine d’un vestiaire. Pas simple, mais c’est tout le sel du rôle de sélectionneur.