La récente visite d’État du président français Emmanuel Macron au Maroc a été l’occasion pour les deux pays de renforcer leurs liens économiques et stratégiques. Selon une source proche de l’Élysée, des contrats et accords d’investissements d’une valeur totale dépassant les 10 milliards d’euros ont été conclus lors de ce déplacement, avec un accent particulier mis sur le secteur de l’énergie.
Des projets d’envergure dans les transports et les infrastructures
Parmi les annonces phares, le groupe français Egis participera à la réalisation du second tronçon de la ligne de train à grande vitesse reliant Tanger à Marrakech, dont le premier tronçon avait été inauguré en 2018. De son côté, Alstom négociera la fourniture de 12 à 18 rames de TGV pour ce projet ferroviaire ambitieux.
Dans le domaine portuaire, le transporteur maritime CMA CGM s’associera avec Marsa Maroc pour équiper et exploiter pendant 25 ans la moitié du terminal à conteneurs de “Nador West Med”, situé dans le nord du pays. Les deux entreprises créeront une co-entreprise et investiront 280 millions de dollars sur cette période pour développer les infrastructures.
Gestion des déchets et dessalement d’eau de mer
Le spécialiste français du traitement des déchets Suez a également signé plusieurs contrats au Maroc. Il construira et exploitera avec ses partenaires locaux le centre de traitement et de valorisation des déchets pour la région de Rabat, ainsi que celui de Kénitra pour un montant de 120 millions d’euros sur 20 ans. Suez fournira aussi des solutions d’optimisation de la gestion des réseaux d’eau.
De son côté, Veolia a signé un protocole d’accord pour un projet de dessalement d’eau de mer présenté comme le plus grand d’Afrique et le deuxième plus grand au monde. Cette usine approvisionnera en eau les régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Fès-Meknès, répondant ainsi aux besoins croissants de la population et de l’économie.
Le pari des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert
Le secteur des énergies renouvelables n’est pas en reste avec la signature par TotalEnergies d’un contrat préliminaire pour développer un projet de production d’hydrogène “vert” dans le sud du Maroc. En partenariat avec plusieurs entreprises internationales, ce projet “Chbika” vise à construire 1 GW de capacités solaires et éoliennes qui alimenteront la production d’hydrogène vert et sa transformation en 200 000 tonnes par an d’ammoniac vert destiné au marché européen.
Engie et le groupe OCP se sont quant à eux engagés à codévelopper quatre projets industriels d’envergure dans le domaine des énergies renouvelables, avec notamment la production et le stockage d’électricité verte, ainsi que la production d’ammoniac et d’autres dérivés de l’hydrogène vert. EDF et l’Onee vont aussi poursuivre le développement des capacités de production d’énergie éolienne au Maroc en menant la deuxième phase d’un projet de parc éolien à Taza.
Ces contrats témoignent de la qualité du partenariat d’exception entre la France et le Maroc, tourné vers l’avenir. À travers la transition énergétique et l’énergie décarbonée, nos deux pays montrent la voie.
– Un diplomate français
Aéronautique et télécommunications, d’autres secteurs concernés
Au-delà de l’énergie, l’aéronautique fait également partie des domaines où la coopération franco-marocaine se renforce. L’équipementier Safran va mettre en place à Casablanca un site de maintenance et de réparation de son moteur LEAP. Cet atelier de 25 000 m2 devrait être opérationnel d’ici 2026 et s’accompagnera de la création d’environ 600 emplois directs d’ici 2030.
Dans le secteur des télécommunications, l’opérateur Panafsat et Thales Alenia Space ont annoncé un accord pour fournir une connexion internet haut débit par satellite à 26 pays africains. La coentreprise franco-italienne fabriquera un satellite dédié à ce projet visant à réduire la fracture numérique sur le continent.
Cette visite d’Emmanuel Macron au Maroc aura donc été l’occasion de renforcer le partenariat stratégique entre les deux pays en donnant une impulsion majeure à des projets structurants et d’avenir. Des transports à l’énergie en passant par l’industrie et le numérique, la France et le Maroc démontrent leur volonté commune d’avancer main dans la main pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux du 21e siècle.