Imaginez partir ouvrir un restaurant sur une île paradisiaque et vous retrouver, quelques mois plus tard, menacé de pendaison. C’est le cauchemar que vit actuellement Tom Félix, un Français de 34 ans, détenu depuis plus d’un an en Malaisie.
Un rêve malaisien qui vire au drame judiciaire
Tom Félix avait tout pour réussir. Diplômé en aquaculture et biologie marine, ancien cadre chez un grand groupe français, il décide de changer de vie. Direction Langkawi, cette île touristique du nord-ouest de la Malaisie, pour y ouvrir un restaurant avec un associé local.
Mais le 9 août 2023, tout bascule. La police fait irruption dans la maison où il est hébergé. Dans les parties communes, plusieurs centaines de grammes de cannabis sont découverts. Les deux hommes sont immédiatement arrêtés.
Depuis ce jour, Tom Félix dort en prison. Il conteste formellement les accusations de détention et de trafic de stupéfiants. Selon sa famille, son associé malaisien l’aurait même disculpé durant l’enquête.
Un procès sous très haute tension
Le procès se déroule devant la Haute cour criminelle d’Alor Setar. L’accusation a clôturé son dossier après les dernières dépositions de témoins. Place désormais aux réquisitoires et plaidoiries.
Le 14 janvier prochain, le procureur et la défense présenteront leurs conclusions orales. Le juge se donnera ensuite quinze jours de réflexion. La décision définitive est attendue fin janvier.
Chaque jour qui passe est une épreuve supplémentaire pour le détenu et sa famille.
Les peines encourues font froid dans le dos
En Malaisie, la législation sur les stupéfiants reste extrêmement sévère. Même si la peine de mort n’est plus obligatoire depuis les réformes récentes, elle demeure possible.
Si Tom Félix est reconnu coupable, les sanctions cumulées pourraient atteindre :
- La peine de mort par pendaison
- Ou 104 années de prison
- 54 coups de bâton
- Une amende de 27 000 euros
Aucune exécution n’a eu lieu dans le pays depuis 2018, mais la menace plane toujours.
La famille se bat sur tous les fronts
Sylvie Félix, la mère de Tom, enseigne au Lycée français de Singapour avec son mari. Depuis l’arrestation de leur fils, ils ont tout mis en pause pour se consacrer à sa défense.
« À ce stade, les avocats se montrent confiants quant à une décision favorable à Tom, qui devrait aboutir à son acquittement, les débats ayant confirmé que le dossier est vide »
Sylvie Félix, mère du détenu
La famille insiste : le cannabis découvert appartenait aux parties communes et Tom n’en avait ni la garde ni la connaissance. Son associé l’aurait totalement mis hors de cause.
Une mobilisation jusqu’au sommet de l’État français
Le 30 mai dernier, les parents de Tom Félix ont été reçus par Emmanuel Macron lors de sa visite officielle à Singapour.
À l’issue de l’entretien, Sylvie Félix déclarait que le président de la République avait qualifié la situation d’« inacceptable » et promis de tout mettre en œuvre pour obtenir la libération de leur fils.
Depuis, la diplomatie française est discrètement mais activement mobilisée.
La Malaisie et sa lutte implacable contre la drogue
Le pays a longtemps été l’un des plus sévères au monde en matière de stupéfiants. Des dizaines d’étrangers croupissent encore dans le couloir de la mort pour des affaires similaires.
Ces dernières années, sous la pression internationale et des associations de défense des droits humains, la Malaisie a assoupli sa législation. La peine capitale n’est plus systématique. Mais les juges conservent la possibilité de la prononcer.
Le cannabis, même en petite quantité, reste classé parmi les drogues dures.
Des précédents qui laissent espérer
Plusieurs étrangers arrêtés dans des circonstances comparables ont finalement été acquittés ou vus leur peine considérablement réduite ces dernières années.
Les avocats de Tom Félix s’appuient sur ces jurisprudences récentes. Ils soulignent l’absence de preuves directes contre leur client et les déclarations de l’associé malaisien.
Le fait que le cannabis ait été trouvé dans des espaces communs, sans empreintes ni éléments matériels reliant directement Tom aux stupéfiants, constitue leur principal argument.
L’attente insoutenable des dernières semaines
Janvier 2025 sera décisif. Chaque audience est suivie avec angoisse par la famille, les amis et tous ceux qui se sont mobilisés pour Tom.
Les avocats préparent actuellement leurs conclusions écrites. Elles seront remises avant l’audience du 14 janvier, puis défendues oralement devant le juge.
Quinze jours plus tard, le magistrat rendra sa décision. Quinze jours qui vont sembler une éternité.
Derrière les barreaux : plus de cinq cents jours déjà
Depuis son arrestation en août 2023, Tom Félix a passé plus de cinq cents jours en détention. Les conditions dans les prisons malaisiennes sont particulièrement rudes pour les étrangers.
Sa famille parvient à lui rendre visite régulièrement, mais chaque parloir est un moment chargé d’émotion. L’espoir d’un acquittement grandit, mais la peur d’une condamnation reste omniprésente.
L’ancien cadre dynamique qui rêvait d’ouvrir son restaurant à Langkawi n’est plus que l’ombre de lui-même. Mais il tient bon, soutenu par l’amour des siens et la conviction de son innocence.
Un cas qui interroge sur la justice pénale en Asie du Sud-Est
L’affaire Tom Félix n’est malheureusement pas isolée. De nombreux Occidentaux se retrouvent chaque année pris dans les filets d’une législation extrêmement sévère qu’ils ignoraient souvent.
Beaucoup découvrent trop tard que ce qui est toléré, voire légal, dans leur pays d’origine peut valoir la prison à vie, voire la mort, dans certains pays asiatiques.
Cette affaire rappelle cruellement l’importance de bien se renseigner avant de s’installer ou même de voyager dans certains pays.
Vers un acquittement tant espéré ?
Aujourd’hui, l’entourage de Tom Félix veut y croire. Les avocats se disent confiants. Les débats auraient mis en lumière l’absence de charges solides contre le Français.
Si le juge suit la défense, Tom pourrait retrouver la liberté dès la fin janvier et enfin réaliser son rêve malaisien, plusieurs années après l’avoir imaginé.
Mais tant que la décision n’est pas rendue, rien n’est acquis. Une seule signature peut tout changer.
Affaire à suivre donc, avec une attention particulière dans les prochaines semaines. L’histoire de Tom Félix pourrait connaître une fin heureuse… ou basculer définitivement dans le drame.
Fin janvier, un homme verra peut-être son destin scellé pour quelques grammes de cannabis trouvés dans une maison qu’il partageait. Une histoire qui rappelle que le rêve exotique peut parfois tourner au cauchemar judiciaire.









