Un ressortissant français, Martin Ryan, se trouve actuellement détenu en Azerbaïdjan suite à des accusations d’espionnage portées à son encontre par les autorités locales. D’après une source proche du dossier, cet homme d’affaires a été arrêté début décembre 2023 et voit son audience fixée au 6 janvier prochain, à 12h. Ce procès en Azerbaïdjan, qui sera public selon les informations communiquées par son avocat Me Nizami Aliyev, soulève de nombreuses interrogations quant à la véracité des faits reprochés.
Les autorités françaises ont, à plusieurs reprises, rejeté « catégoriquement » ces allégations d’espionnage. Selon l’accusation relayée par l’agence de presse officielle Azéri-Press (APA), Martin Ryan aurait été recruté comme agent-espion par des membres de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française, qui ont ensuite été expulsés du pays. Le Français sera jugé conjointement avec Azad Mamedli, un citoyen azerbaïdjanais également mis en cause dans cette affaire trouble.
Un contexte de relations tendues entre la France et l’Azerbaïdjan
Ce procès intervient dans un climat de tensions croissantes entre Paris et Bakou. Mi-décembre, un autre ressortissant français, Théo Clerc, graffeur de 38 ans, a vu sa condamnation à 3 ans de prison confirmée en appel pour avoir fait un tag sur un métro de la capitale azerbaïdjanaise. Une peine jugée « inéquitable » par le Quai d’Orsay, bien plus lourde que les simples amendes infligées à ses co-accusés néo-zélandais et australien.
Depuis septembre 2023, la France déconseille à ses ressortissants, y compris binationaux, de se rendre en Azerbaïdjan « sauf raison impérative ». Un avertissement vivement dénoncé par Bakou. De plus, un troisième Français se voit interdit de quitter le territoire azerbaïdjanais depuis juillet, une mesure qualifiée d' »arbitraire » par la diplomatie française.
Le conflit du Haut-Karabakh, source de désaccords
Ces tensions diplomatiques trouvent notamment leur origine dans la reprise de contrôle par l’Azerbaïdjan du territoire du Haut-Karabakh, à majorité arménienne, suite à une offensive éclair en septembre 2023. Ce conflit a provoqué le déplacement de plus de 100 000 habitants. Bakou reproche à Paris son soutien à l’Arménie dans ce dossier, tandis que les autorités françaises accusent en retour l’Azerbaïdjan d’ingérence concernant ses territoires d’outre-mer, des allégations rejetées par le pays caucasien.
L’audience du 6 janvier, qui examinera en détail les accusations d’espionnage portées contre Martin Ryan, sera donc suivie avec attention. Au-delà du sort de ce ressortissant français, c’est tout un faisceau de relations complexes et tendues entre la France et l’Azerbaïdjan qui sera scruté, dans un contexte géopolitique régional particulièrement sensible. Les révélations de ce procès permettront-elles d’éclaircir cette affaire trouble et d’apaiser les tensions entre Paris et Bakou ? Réponse dans les prochaines semaines.