Dans la nuit de vendredi à samedi, la capitale iranienne Téhéran a été ébranlée par plusieurs fortes explosions d’origine indéterminée, selon la télévision d’État du pays. Simultanément, l’armée israélienne a annoncé mener des « frappes de précision » sur des cibles militaires en Iran, présentées comme une réponse à des mois d’attaques continues de la République islamique contre l’État hébreu.
Un journaliste de l’AFP présent dans le centre de Téhéran a confirmé avoir entendu plusieurs détonations. Leur origine exacte n’a pas été précisée par les autorités iraniennes.
Israël Riposte Avec Des Frappes « Chirurgicales »
De son côté, l’armée israélienne a justifié son intervention comme une réplique nécessaire face à des mois d’agressions répétées de l’Iran. Le 1er octobre dernier, la République islamique avait tiré quelque 200 missiles sur le territoire israélien, déployant pour la première fois plusieurs engins hypersoniques.
En réponse à des mois d’attaques continues du régime iranien contre l’État d’Israël, l’armée israélienne mène en ce moment des frappes précises sur des cibles militaires en Iran.
Communiqué de l’armée israélienne
Israël avait alors promis de faire payer à l’Iran le prix de cette attaque d’une ampleur inédite. Les frappes actuelles interviennent dans un contexte de vives tensions régionales, exacerbées depuis un an par :
- La guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien
- L’extension du conflit au Liban voisin, où l’armée israélienne affronte le Hezbollah
Ces deux mouvements islamistes, farouchement opposés à Israël, bénéficient de l’appui financier et militaire de l’Iran. Téhéran fait en effet du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l’instauration de la République islamique en 1979.
L’Iran Invoque Des Représailles
Les tirs de missiles iraniens du 1er octobre avaient été présentés par Téhéran comme des représailles à :
- Des frappes israéliennes au Liban fin septembre, qui ont coûté la vie à un général iranien et au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Ce dernier dirigeait le mouvement chiite depuis plus de 30 ans et entretenait des liens étroits avec l’Iran.
- L’assassinat sur le sol iranien, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh.
Si l’État hébreu n’a pas revendiqué officiellement ces opérations, il est de notoriété publique qu’Israël mène régulièrement des actions clandestines contre les intérêts iraniens dans la région. L’objectif est de contrer l’influence grandissante de Téhéran et son programme nucléaire controversé.
Escalade Militaire En Vue ?
Les frappes israéliennes actuelles sur le territoire iranien constituent néanmoins une escalade significative. Jusqu’à présent, les deux ennemis s’affrontaient surtout par procuration, à travers leurs alliés régionaux interposés.
En visant directement des cibles militaires au cœur de l’Iran, Israël franchit un nouveau cap dans la confrontation. Il s’agit d’un pari risqué, susceptible de déclencher une spirale d’actions-représailles incontrôlable.
Les regards sont désormais braqués sur la réaction de Téhéran. Le régime des mollahs, affaibli à l’intérieur par une contestation populaire sans précédent, pourrait être tenté par une réplique spectaculaire pour restaurer sa crédibilité.
À l’inverse, la peur d’un embrasement régional et la crainte de nouvelles sanctions internationales pourraient inciter l’Iran à la retenue. Une escalade militaire majeure avec Israël menacerait de déstabiliser encore davantage une région déjà à vif.
Dans ce face-à-face de plus en plus tendu, la communauté internationale retient son souffle. Washington, allié clé d’Israël, a appelé les deux parties à la désescalade. Mais dans ce bras de fer aux enjeux existentiels, la voix de la raison semble pour l’heure bien lointaine.