Près de 40 000 personnes ont demandé l’asile en Belgique en 2024, soit une augmentation de 12% par rapport à l’année précédente. Cette hausse s’explique principalement par l’afflux massif d’exilés palestiniens fuyant le conflit sanglant avec Israël. Selon une source proche du dossier, la Belgique se hisse dans le top 5 des pays de l’Union européenne accueillant le plus grand nombre de demandeurs d’asile proportionnellement à sa population.
Les Palestiniens, première nationalité demandeuse d’asile
Avec 5 692 dossiers déposés, soit une progression fulgurante de 74%, les Palestiniens constituent désormais la nationalité la plus représentée parmi les requérants. Ils devancent les Syriens, dont les demandes ont tout de même bondi de 33% pour atteindre 5 617. À elles seules, ces deux nationalités totalisent près de 30% de l’ensemble des dossiers traités par les autorités belges.
Un conflit meurtrier à Gaza
Cette situation s’explique par la guerre qui fait rage depuis 15 mois dans la bande de Gaza, opposant Israël au mouvement islamiste Hamas. D’après des sources concordantes, les affrontements auraient fait des dizaines de milliers de victimes parmi la population palestinienne. Un accord de cessez-le-feu, annoncé par le Qatar et les États-Unis, doit encore être entériné par le gouvernement israélien.
Le phénomène de la migration secondaire
Outre la crise à Gaza, la hausse des demandes d’asile en Belgique s’explique aussi par le phénomène dit de la « migration secondaire ». Il s’agit de personnes ayant déjà entamé une procédure ou obtenu le statut de réfugié dans un autre pays de l’UE, mais qui déposent une nouvelle requête sur le sol belge. Un enjeu majeur soulevé par les autorités :
Il y a une prolifération des procédures (…) de nombreuses personnes ne déposent pas leur première demande dans notre pays, mais ont déjà une procédure d’asile en cours dans un autre.
D’après un responsable politique belge
Vers un durcissement des règles européennes ?
Pour endiguer ce phénomène, la Belgique plaide pour un allongement de la durée de prise en charge des demandeurs d’asile par le pays de première entrée dans l’UE. Une mesure qui s’inscrirait dans le cadre du nouveau pacte européen sur la migration et l’asile, adopté en mai 2024 et qui doit entrer en vigueur courant 2026.
Face à l’urgence de la situation, les autorités belges tentent de s’adapter tout en appelant à une réponse européenne coordonnée. Car si la Belgique est particulièrement impactée, elle n’est pas la seule. La Grèce, l’Italie et l’Irlande ont également vu les demandes d’asile progresser sur leur sol en 2024, à contre-courant de la tendance générale dans l’UE.
Les autres nationalités demandeuses d’asile en Belgique
Si les Palestiniens et les Syriens arrivent en tête des demandes d’asile en Belgique, d’autres nationalités sont également fortement représentées :
- Les Afghans, fuyant l’instabilité chronique et la pauvreté
- Les Érythréens, victimes d’un régime autoritaire
- Les Irakiens, toujours confrontés aux violences malgré la chute de Daech
- Les Somaliens, provenant d’un état en déliquescence
Autant de situations dramatiques qui poussent ces populations à l’exil, dans l’espoir d’un avenir meilleur en Europe. Un défi immense pour la Belgique et ses voisins, qui doivent concilier devoir d’accueil et maîtrise des flux migratoires dans un contexte géopolitique des plus instables.
Quelques chiffres clés sur les demandes d’asile en Belgique
- 39 615 : le nombre total de demandeurs d’asile en 2024 (+11,6%)
- Top 5 : le classement de la Belgique parmi les pays de l’UE accueillant le plus de réfugiés par habitant
- 74% : la hausse des demandes émanant de Palestiniens sur un an
- 33% : l’augmentation des dossiers déposés par des Syriens
- 15 mois : la durée du conflit à Gaza entre Israël et le Hamas
Des données qui témoignent de l’ampleur de la crise migratoire actuelle et des défis qui attendent la Belgique dans les mois et années à venir. Un sujet brûlant qui devrait s’inviter dans le débat politique national, à l’heure où le pays doit repenser sa politique d’asile et d’intégration.
