Les tensions autour des joueurs binationaux au sein de l’équipe nationale algérienne de football sont loin d’être terminées. Récemment, l’ancien international Djamel Benlamri a publiquement accusé ses coéquipiers possédant une double nationalité de bénéficier d’un traitement de faveur et de ne pas connaître l’hymne national algérien, suscitant une vive polémique.
Un clivage persistant entre locaux et binationaux
Selon une source proche de l’équipe, cette situation de tension entre joueurs nés et formés en Algérie et ceux d’origine algérienne mais nés à l’étranger, principalement en France, perdure depuis les années 1980. Aujourd’hui, la grande majorité de l’effectif des Fennecs est composée de binationaux, une réalité que certains locaux vivent difficilement.
Benlamri dénonce un “deux poids, deux mesures”
Lors d’un live avec des internautes sur les réseaux sociaux, Djamel Benlamri, natif d’El Harrach (Alger), a exprimé sans détour son ressenti. Pour le défenseur, il existerait un traitement différencié dans la sélection des joueurs en fonction de leur profil :
Ils ne connaissent pas Kassaman [l’hymne national algérien]. Ils jouent puis repartent. Ils savent qu’ils seront de toute façon rappelés.
Djamel Benlamri à propos des joueurs binationaux
L’ancien international est même allé jusqu’à affirmer que les binationaux continueraient à être convoqués même en cas de contre-performances en club, contrairement aux joueurs locaux. Des propos qui font écho à un sentiment partagé par une partie de l’opinion publique algérienne.
Une “punition divine” pour l’Algérie ?
Benlamri a également suscité l’indignation en considérant l’élimination de l’Algérie face au Cameroun lors des qualifications pour la Coupe du Monde 2022 comme une “punition divine” en raison du supposé favoritisme envers les binationaux. Une sortie jugée déplacée et extrême par de nombreux observateurs.
Un débat qui divise le football algérien
Cette nouvelle polémique met en lumière les fractures qui traversent le football algérien autour de la question des binationaux. Si ces derniers apportent indéniablement un plus à la sélection grâce à leur expérience du haut niveau européen, leur engagement et leur attachement au maillot national sont régulièrement remis en question par une frange des supporters et certains acteurs du ballon rond local.
Face à ces tensions récurrentes, la fédération algérienne de football et le sélectionneur national Djamel Belmadi sont attendus pour recadrer le débat et œuvrer à une meilleure intégration de tous les talents, quelle que soit leur origine. L’unité du groupe sera en effet cruciale pour permettre aux Fennecs de briller à nouveau sur la scène continentale et internationale.
Alors que la prochaine Coupe d’Afrique des Nations approche à grands pas, il apparaît urgent d’apaiser les esprits et de se concentrer sur les performances sportives. Les accusations de Djamel Benlamri auront en tout cas ravivé un débat sensible qui continue de diviser le football algérien. Une situation délicate que les dirigeants et le staff des Verts devront gérer avec doigté pour éviter toute implosion du groupe et ainsi conserver toutes les chances de succès.
