Imaginez un club de National 3, habitué à jouer devant quelques centaines de supporters passionnés, qui se retrouve soudain propulsé sur le devant de la scène nationale. Le 20 décembre prochain, le Vendée Fontenay Foot va vivre le match de sa vie face au Paris Saint-Germain. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la France entière semble vouloir être là pour assister à cet événement.
Une billetterie prise d’assaut comme jamais
Jeudi, à 15 heures précises, la billetterie ouvrait ses portes virtuelles. Deux petites heures plus tard, 26 000 billets avaient déjà trouvé preneur. Oui, vous avez bien lu : 26 000 places écoulées en 120 minutes. Pour un stade qui peut en accueillir environ 35 000, cela signifie qu’il ne reste déjà presque plus rien.
Certains supporters ont patienté plus d’une heure dans la file d’attente numérique. Des messages de frustration, puis d’euphorie, ont déferlé sur les réseaux sociaux. Le président du club vendéen, Laurent Mompert, n’en revient toujours pas : « C’est exceptionnel ».
« Tant que ce n’est pas fait… » glisse-t-il avec prudence, mais le sourire est là. Le rêve est en train de devenir réalité.
Ce n’est pas seulement une question de football. C’est toute la magie de la Coupe de France qui resurgit, cette compétition capable de transformer un samedi soir ordinaire en véritable fête populaire.
Pourquoi La Beaujoire et pas le stade habituel ?
Le stade de Fontenay-le-Comte, charmant mais trop petit (environ 3 500 places), ne pouvait évidemment pas accueillir un tel choc face au PSG. Le club a donc choisi le stade de la Beaujoire à Nantes, habitué aux grandes affiches grâce au FC Nantes.
Ce choix n’était pas anodin. Il représentait un risque financier important : location du stade, sécurité renforcée, organisation logistique… Mais le pari semble d’ores et déjà gagné. Les recettes devraient permettre au club amateur de respirer financièrement pendant plusieurs saisons.
Et surtout, cela offre à toute une région l’occasion de vibrer ensemble. Des supporters venus de toute la Vendée, des Pays de la Loire, et même d’Île-de-France pour encourager Paris, vont se retrouver dans une ambiance qu’on imagine déjà bouillante.
La magie intacte de la Coupe de France
Chaque année, on nous dit que la Coupe de France a perdu de son âme. Que les gros écrasent les petits trop facilement. Que l’intérêt s’effrite. Et chaque année, un match comme celui-ci vient nous rappeler pourquoi on aime tant cette compétition.
Un club de cinquième division qui remplit un stade de 35 000 places face au champion de France en titre ? C’est exactement l’esprit de la Coupe. Celui des Herbiers en finale en 2018, du Puy-en-Velay, de Bergerac ou des équipes corses qui font trembler les cadors.
Cette fois, c’est Fontenay qui porte les espoirs de tout le football amateur. Et quelque part, même les supporters parisiens (habitués au Parc des Princes) doivent sentir une petite excitation différente. Voir leur équipe dans un contexte aussi particulier, c’est rare.
Un club vendéen à l’aube de l’histoire
Le Vendée Fontenay Foot évolue actuellement à la cinquième place de son groupe de National 3. Samedi, avant de penser au PSG, les joueurs disputeront un derby brûlant face au Poiré-sur-Vie, troisième. L’entraîneur et les joueurs répètent qu’il faut rester concentrés sur le championnat.
Mais dans les têtes, impossible de ne pas déjà rêver au 20 décembre. Imaginer une équipe composée de joueurs amateurs ou semi-professionnels tenir tête, même quelques minutes, aux stars parisiennes. Un but marqué serait déjà une victoire. Un match nul ? Un exploit gravé à jamais.
Petit rappel des exploits passés en Coupe de France :
- 2004 : US Quevilly (CFA) élimine Rennes (L1) en quarts
- 2012 : US Quevilly encore, finaliste face à Lyon
- 2018 : Les Herbiers (N2) en finale contre le PSG
- 2022 : Versailles (N2) en demi-finale
Fontenay peut-il rejoindre cette liste ?
L’engouement dépasse le seul match
Dans les rues de Fontenay-le-Comte, on ne parle plus que de ça. Les commerçants préparent déjà des décorations. Les écoles organisent des opérations billets pour les enfants. Les entreprises locales se mobilisent pour sponsoriser le club.
C’est tout un territoire qui va vibrer à l’unisson. Et peu importe le score final, ce 20 décembre 2025 restera comme une date historique pour le football vendéen.
Car au-delà du spectacle sportif, c’est une belle histoire humaine qui s’écrit. Celle de bénévoles qui passent des nuits blanches à organiser l’événement. De joueurs qui s’entraînent après leur travail pour vivre leur rêve. De supporters qui prennent leur journée pour faire 300 km et encourager leur petit club.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
Les derniers billets devraient partir dans les prochaines heures, voire les prochains jours si ce n’est déjà fait. Le club communiquera bientôt sur une éventuelle mise en vente de places supplémentaires (hospitalités, loges, etc.).
Sur le terrain, le PSG arrivera évidemment avec son armada. Mais Luis Enrique sait que ces matchs-là sont toujours piégeux. Une pelouse lourde, un public entièrement acquis à l’adversaire, une équipe qui n’a rien à perdre… Tout peut arriver.
Et qui sait, peut-être que dans quelques années, on parlera encore de ce Fontenay-PSG comme d’un de ces moments où David a fait trembler Goliath.
Une chose est sûre : le 20 décembre à 21 heures, La Beaujoire va vivre une soirée dont on se souviendra longtemps. Et quelque part en Vendée, des milliers de cœurs battront à l’unisson pour un club qui a réussi l’impossible : faire rêver toute une nation en seulement deux heures de vente de billets.
La Coupe de France, tu nous manquais.
