C’est une série de cambriolages hors normes qui vient de prendre fin dans le Grand Ouest. Un gang de ressortissants roumains basé dans la région nantaise a écumé pas moins de 17 départements, commettant 43 vols pour un butin total avoisinant le million d’euros. Retour sur cette folle équipée qui a tenu en haleine les forces de l’ordre pendant plusieurs mois.
Une nuit du 1er mai riche en effractions
Tout commence dans la nuit du 1er mai 2024. À Brest et Landerneau, dans le Finistère, les enseignes Happycash et Easycash, spécialisées dans les produits d’occasion, sont prises pour cible. Les voleurs, cagoulés et gantés, fracturent les accès et repartent avec de grandes quantités de matériel multimédia, non sans avoir occasionné d’importants dégâts.
Ces deux cambriolages ne sont que le début d’une longue série. Les mêmes modes opératoires se répètent dans de nombreux commerces à travers la France, avec à chaque fois plusieurs dizaines de milliers d’euros de marchandises dérobées. Les enquêteurs identifient rapidement les auteurs : une équipe de Roumains implantée près de Nantes.
Un gang très mobile
La bande organisée roumaine ne se contente pas de frapper les magasins d’occasion. Elle s’attaque aussi à des points de vente de motoculture et des enseignes Optical Center. Surtout, les malfaiteurs n’hésitent pas à traverser plusieurs départements au cours de leurs virées nocturnes pour multiplier les méfaits.
Au fil des mois, les gendarmes et policiers recensent pas moins de 43 cambriolages, répartis dans 17 départements : Ille-et-Vilaine, Loiret, Sarthe, Corrèze, Haute-Vienne, Indre-et-Loire, Côtes-d’Armor, Cher, Eure, Manche, Essonne, Seine-et-Marne, Gironde, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Finistère, Loir-et-Cher. Le préjudice total est estimé à environ 1 million d’euros.
Un important dispositif pour mettre fin au gang
Informés d’un nouveau périple entamé par le gang roumain à Saint-Jean-d’Angély en Charente-Maritime, les enquêteurs décident de passer à l’action. Avec le feu vert d’un magistrat brestois en charge du dossier, un vaste dispositif de surveillance et d’interpellations est déployé, avec le renfort de l’antenne GIGN de Tours.
La traque s’organise aux abords des domiciles des suspects, à Saint-Herblain en banlieue nantaise. L’opération permet l’arrestation de plusieurs individus suspectés d’avoir participé à cette folle série de cambriolages. Des perquisitions sont en cours pour tenter de récupérer une partie du butin et réunir des éléments de preuve.
Un coup d’arrêt à une véritable industrie
Avec ces interpellations, les forces de l’ordre espèrent avoir mis un terme à un vaste réseau criminel qui a sévi pendant des mois. Les investigations vont désormais se poursuivre sous l’égide de la justice pour démanteler l’ensemble de la structure et remonter d’éventuelles autres ramifications.
Cette affaire met en lumière l’activité de bandes très mobiles et organisées, capables de frapper sur une large zone géographique en s’attaquant à des cibles spécifiques. Un mode opératoire redoutablement efficace qui nécessite une coordination sans faille des services de police et de gendarmerie pour espérer enrayer le phénomène. Le coup de filet de Saint-Herblain constitue à cet égard une belle prise, même si la vigilance reste de mise.