La scène musicale française se mobilise massivement pour venir en aide à Paul Watson, le célèbre défenseur des baleines, actuellement détenu au Groenland. À l’appel du groupe marseillais Carré Blanc et de Francis Lalanne, une trentaine d’artistes de renom ont uni leurs voix dans un clip engagé, intitulé “Le Dernier Mot”. Parmi eux, Florent Pagny, Zazie, Cali, Nicoletta, Véronique Sanson ou encore Anne Sila. Un casting cinq étoiles pour un message fort.
Des stars de la chanson s’engagent pour l’écologie
Le sort de Paul Watson, fondateur de l’ONG Sea Shepherd, ne laisse pas indifférent. Arrêté fin juillet par les autorités groenlandaises, le militant écologiste est sous le coup d’une demande d’extradition du Japon. Tokyo l’accuse d’être co-responsable d’une altercation survenue il y a 14 ans avec un baleinier japonais, lors d’une campagne menée par son organisation. Une affaire qui soulève l’indignation dans le milieu artistique.
Face à cette situation, Francis Lalanne et le groupe Carré Blanc ont décidé de prendre les choses en main. Ils ont convié une trentaine d’artistes à participer à l’enregistrement du titre “Le Dernier Mot”, dont les paroles appellent à la libération de Paul Watson. Un appel relayé avec ferveur par des pointures de la chanson française, de Florent Pagny à Zazie en passant par Nicoletta, Cali ou Véronique Sanson.
Florent Pagny, une voix qui porte
La participation de Florent Pagny à ce projet solidaire n’est pas anodine. L’interprète de “Savoir Aimer” est connu pour son engagement en faveur de causes environnementales et humanitaires. Sa présence apporte un éclairage médiatique précieux à l’initiative. “Cette petite chanson est là pour alerter et que les médias parlent encore et encore de cette injustice”, a souligné un autre participant, le chanteur Cali, dans un entretien.
Un clip militant pour sensibiliser l’opinion
Dévoilé en exclusivité dans l’émission “Bonjour ! La Matinale TF1”, le clip de “Le Dernier Mot” capte l’énergie militante qui a présidé à sa création. Sur des images sobres, on y voit les artistes, casque sur les oreilles, entonner avec conviction ce chant en forme de plaidoyer pour la libération de Paul Watson. Un clip simple mais efficace, destiné à faire mouvement.
Paul Watson en quête d’un soutien politique
Parallèlement à cette mobilisation artistique, Paul Watson a officiellement demandé l’asile politique à la France dans un courrier adressé au président Emmanuel Macron. Une requête sur laquelle l’Élysée ne s’est pas encore prononcée. “La position officielle de la France n’est pas tranchée aujourd’hui”, a prudemment réagi la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.
Le gouvernement français a le pouvoir de mettre fin à cette iniquité en m’accordant l’asile politique. J’en appelle solennellement à la France, patrie des droits de l’Homme.
Extrait de la lettre de Paul Watson à Emmanuel Macron
En attendant une éventuelle intervention des autorités françaises, la sortie du titre “Le Dernier Mot” est prévue mercredi sur les plateformes de streaming. Les artistes espèrent que leur engagement permettra de faire bouger les lignes dans ce dossier devenu emblématique de la lutte pour la protection des océans et de la biodiversité marine.
Sea Shepherd, fer de lance de la cause animale
Fondée en 1977 par Paul Watson, Sea Shepherd est une ONG vouée à la protection des écosystèmes marins et de la faune aquatique. Ses actions coup de poing, souvent spectaculaires, ciblent en priorité la chasse à la baleine, la surpêche et la destruction des habitats sous-marins. Un combat de longue haleine qui a valu à l’organisation et à son fondateur charismatique des démêlés judiciaires à répétition.
Une affaire à rebondissements
L’arrestation de Paul Watson au Groenland n’est que le dernier épisode d’un long bras de fer qui l’oppose au Japon. Déjà poursuivi dans l’affaire de 2010, il avait réussi à quitter le pays avant d’être interpellé. Tokyo avait alors émis un mandat d’arrêt international à son encontre par le biais d’Interpol. Mandat qui a été suspendu en 2015, permettant au militant de recouvrer sa liberté de mouvement. Avant ce nouveau rebondissement.
Je suis un citoyen du monde. Mon combat pour les océans ne connaît pas de frontières. Je ne renoncerai jamais à défendre ceux qui ne peuvent pas se défendre eux-mêmes.
Paul Watson, dans une interview accordée en 2019
Si la justice groenlandaise donne suite à la demande d’extradition japonaise, Paul Watson pourrait être renvoyé vers Tokyo pour y être jugé. Un scénario que rejettent ses soutiens, qui y voient une criminalisation de l’action militante en faveur de l’environnement. Leur mobilisation suffira-t-elle à éviter ce dénouement ? Réponse dans les prochaines semaines, qui s’annoncent décisives pour l’avenir du célèbre défenseur des baleines.