Vous courez sur un sentier, le soleil tape, votre gorge est sèche. Vous saisissez votre flasque souple, cette gourde légère qui accompagne chaque foulée. Mais ce goût de plastique qui persiste à chaque gorgée vous fait grimacer : est-ce vraiment sans danger pour votre santé ? Alors que les marathons, comme celui de Paris en 2026, bannissent bouteilles et gobelets au profit de ces accessoires, la question mérite d’être posée. Plongeons dans l’univers des flasques d’hydratation pour démêler le vrai du faux.
Les flasques souples : un incontournable du running
Les flasques souples ont révolutionné l’hydratation en course à pied. Légères, pratiques, elles se glissent dans une ceinture, un sac ou se tiennent à la main. Leur popularité explose, portée par des marques reconnues et des événements qui promeuvent des solutions écoresponsables. Mais derrière leur apparente simplicité, ces gourdes en polyuréthane thermoplastique (TPU) soulèvent des questions sur leur impact potentiel sur la santé.
Comment sont fabriquées ces flasques ?
Pour comprendre les enjeux, il faut d’abord regarder sous le capot. Les flasques sont conçues à partir de TPU, un matériau élastique proche du caoutchouc, inventé dans les années 1930. Ce polymère, dérivé d’hydrocarbures, est apprécié pour sa souplesse et sa capacité à être moulé. Deux techniques principales sont utilisées :
- Soudure haute fréquence : un film de TPU est fondu, découpé, puis assemblé pour créer la forme de la flasque.
- Soufflage dans un moule : le TPU fondu prend directement sa forme dans un moule fermé.
Ce matériau n’est pas seul. Des additifs chimiques, comme des cires ou des gels, sont incorporés pour améliorer la souplesse, la couleur ou la résistance. Ces additifs, bien que conformes aux normes alimentaires, sont souvent pointés du doigt pour une raison bien connue des runners : ce fameux goût de plastique.
Pourquoi ce goût chimique persistant ?
Vous l’avez probablement déjà vécu : une gorgée d’eau dans une flasque neuve, et une sensation désagréable, comme si vous buviez du silicone. Ce goût, souvent décrit comme chimique, provient des additifs utilisés dans le TPU. Les commentaires des utilisateurs sont unanimes :
« Un goût chimique rend l’eau imbuvable. J’ai tout essayé : citron, bicarbonate, vinaigre, rien n’y fait. »
Un coureur anonyme
Ce problème n’est pas unique aux flasques. Les moules en silicone pour pâtisserie dégagent parfois une odeur similaire. Les fabricants proposent des solutions : rincer la flasque à l’eau claire plusieurs fois, la laisser sécher tête en bas, ou même la placer au congélateur. Mais pour beaucoup, le goût persiste, poussant certains à jeter leur flasque.
Astuce pratique : Pour atténuer le goût de plastique, essayez de remplir votre flasque avec une solution d’eau et de bicarbonate de soude, laissez reposer une nuit, puis rincez abondamment.
Microplastiques : un danger réel ?
Le goût désagréable soulève une question plus sérieuse : les flasques sont-elles dangereuses pour la santé ? Les microplastiques, ces fragments minuscules de plastique, sont au cœur des préoccupations. Présents dès la fabrication, ils sont généralement éliminés lors des premiers rinçages, selon les experts. De plus, le TPU est un matériau sûr, utilisé dans des applications médicales comme les cathéters.
Mais tout n’est pas si simple. L’usure de la flasque, causée par des torsions répétées pour extraire la dernière goutte, peut fragiliser le matériau et libérer des microplastiques. La chaleur joue aussi un rôle :
« Plus l’eau est chaude, plus le transfert de microplastiques est important. C’est comme chauffer un tupperware au micro-ondes. »
Un chercheur en physiologie
La température maximale recommandée pour le liquide dans une flasque est de 40 °C. Au-delà, le risque de migration de particules augmente, ce qui peut poser des problèmes à long terme.
Les risques pour la santé en détail
Les microplastiques suscitent une inquiétude croissante. Leur inhalation pourrait aggraver des maladies respiratoires comme l’asthme, tandis que leur ingestion pourrait affecter la santé digestive et métabolique. Cependant, les additifs du TPU ne sont pas considérés comme toxiques, et les flasques respectent les normes alimentaires, notamment en étant sans bisphénol A.
Un autre risque vient des boissons utilisées. Les poudres énergétiques ou l’eau en bouteille peuvent introduire des microplastiques supplémentaires. Voici les principaux facteurs de risque à surveiller :
- Usure excessive : Tordre ou presser la flasque peut fragiliser le plastique.
- Chaleur : Les liquides chauds favorisent la migration de particules.
- Entretien négligé : Une flasque mal nettoyée devient un nid à bactéries.
Un cas extrême illustre ce dernier point : en 2023, une jeune Américaine a été intoxiquée par des bactéries issues de moisissures accumulées dans le bouchon de sa gourde. Ce genre d’incident, bien que rare, rappelle l’importance d’un entretien rigoureux.
Comment utiliser sa flasque en toute sécurité ?
Pour minimiser les risques, quelques précautions s’imposent. D’abord, choisissez une flasque de marque reconnue, plus susceptible de respecter des normes strictes. Voici un tableau récapitulatif des bonnes pratiques :
| Action | Pourquoi ? |
|---|---|
| Rincer avant la première utilisation | Élimine les résidus de fabrication. |
| Éviter les liquides chauds | Réduit le transfert de microplastiques. |
| Nettoyer après chaque usage | Prévient l’accumulation de bactéries. |
| Éviter de tordre excessivement | Préserve l’intégrité du matériau. |
Nettoyer la flasque, y compris le bouchon, est crucial, surtout après avoir utilisé des boissons sucrées. Un simple rinçage ne suffit pas : un lavage à l’eau savonneuse, suivi d’un séchage complet, est recommandé.
L’avenir des flasques : vers une hydratation plus saine ?
Face aux critiques, les fabricants innovent. Certains travaillent sur des matériaux à neutralité sensorielle, réduisant le goût et l’odeur de plastique. D’autres explorent des composants anti-odeur pour améliorer l’expérience utilisateur. Ces avancées pourraient rendre les flasques encore plus sûres et agréables à utiliser.
En parallèle, l’essor des événements écoresponsables, comme les marathons sans bouteilles plastiques, renforce la popularité des flasques. Mais cette transition soulève une question : les runners sont-ils prêts à adopter des pratiques plus rigoureuses pour garantir leur santé ?
Un choix à faire en conscience
Les flasques souples ne sont pas intrinsèquement dangereuses, mais elles ne sont pas sans risque. En respectant les bonnes pratiques – choix d’une marque fiable, entretien régulier, attention à la température – vous pouvez profiter de leurs avantages tout en minimisant les inconvénients. La clé est de rester vigilant, sans céder à la panique.
Le conseil final : Investissez dans une flasque de qualité, prenez soin de son entretien, et restez attentif aux signaux de votre corps. Une hydratation saine, c’est avant tout une question de bon sens.
Alors, la prochaine fois que vous partirez pour un trail ou un marathon, votre flasque sera-t-elle votre alliée ou une source d’inquiétude ? À vous de faire les bons choix pour courir l’esprit léger.









