Dans l’arène surchauffée de Bercy, un frisson d’excitation a parcouru les 1 500 supporters des Flammes Carolo Basket Ardennes ce 26 avril 2025. Après des années d’attente et de désillusions, les Ardennaises ont enfin soulevé la Coupe de France féminine de basket, terrassant le Tango Bourges Basket dans une finale mémorable (70-67). Comment une équipe, portée par une adresse insolente et un mental d’acier, a-t-elle réussi à écrire l’histoire ? Plongeons dans ce match qui a marqué les esprits.
Un Triomphe Historique pour les Flammes
Ce n’était pas une simple finale. Pour les Flammes, c’était une quête, un rêve poursuivi à travers quatre défaites en finale, dont trois face à Bourges (2017, 2018, 2019) et une contre Montpellier en 2021. Cette fois, les joueuses de Romuald Yernaux ont brisé la malédiction, offrant à Charleville-Mézières son tout premier titre en Coupe de France. Un exploit d’autant plus émouvant que la capitaine, Amel Bouderra, disputait sa 18e et dernière saison avec son club de cœur.
Le match, disputé devant un Bercy quasi comble à 17h30, a tenu toutes ses promesses. Les Ardennaises ont imposé un rythme effréné dès les premières minutes, portées par une adresse chirurgicale et une défense intraitable. Mais Bourges, blessé par une saison sans titre, n’a jamais abdiqué, revenant même à un point dans le dernier quart. Alors, comment les Flammes ont-elles scellé leur victoire ?
Une Entame Explosive
Les Flammes ont frappé fort dès le coup d’envoi. Leur stratégie ? Une attaque fluide et des tirs longue distance qui ont déstabilisé Bourges. À la fin du premier quart, le score affichait 23-15 en leur faveur. À la pause, l’écart s’était creusé à 40-27, puis à 46-27 au début du troisième quart. Une domination presque irréelle, portée par des joueuses en état de grâce.
« On a joué avec une énergie incroyable. Chaque panier nous donnait des ailes », confiait Sara Chevaugeon, élue MVP de la finale.
Sara Chevaugeon, avec ses 18 points, a été le fer de lance de cette attaque. Mais elle n’était pas seule. Leia Dongue, la pivot mozambicaine arrivée en janvier, a ajouté 14 points, dominant sous le panier. Cette entame parfaite a posé les bases d’une victoire, même si Bourges n’avait pas dit son dernier mot.
Le Retour de Bourges : Une Menace Constante
Éliminé en quarts de finale du championnat, le Tango Bourges Basket jouait gros. Une saison sans trophée ? Impensable pour un club aussi prestigieux. Menées par leur pivot Kariata Diaby Martinière (25 points, 6 rebonds, 4 passes), les Berruyères ont entamé une remontée spectaculaire dans le troisième quart. L’écart, qui culminait à 19 points, s’est réduit à mesure que Bourges imposait sa puissance physique sous le cercle.
À 1 minute 42 du buzzer final, Bourges a même pris l’avantage (67-66). Un silence glacial s’est abattu sur les supporters ardennais. Était-ce une nouvelle désillusion en vue ? Mais les Flammes, galvanisées par leurs fans, ont su garder leur sang-froid.
Noémie Brochant, l’Héroïne du Money-Time
Dans les moments cruciaux, les grandes joueuses se révèlent. À 1 minute 14 du terme, Noémie Brochant, avec un sang-froid digne des plus grands, a planté un tir à trois points décisif. Ce panier, qui a redonné l’avantage aux Flammes (70-67), a scellé le sort du match. Bourges, sonné, n’a pas su répondre.
Ce tir n’était pas un coup de chance. Il était le fruit d’une préparation mentale et d’une cohésion d’équipe. Comme l’expliquait Romuald Yernaux après le match :
« On savait que Bourges reviendrait. Mais on a cru en nous, en notre plan, jusqu’au bout. »
La défense des Flammes, intraitable dans les dernières secondes, a fait le reste. Le buzzer final a libéré une explosion de joie dans les gradins, où les 1 500 fans, dont la moitié avait acheté leurs places en moins de 27 secondes, ont célébré leurs héroïnes.
Les Clés de la Victoire
Comment expliquer ce triomphe ? Plusieurs éléments ont fait la différence :
- Adresse offensive : Les Flammes ont dominé en première mi-temps grâce à des tirs précis, notamment à trois points.
- Mental d’acier : Face au retour de Bourges, l’équipe a su rester calme et exécuter son plan.
- Joueuses décisives : Sara Chevaugeon, Leia Dongue et Noémie Brochant ont brillé aux moments clés.
- Soutien des fans : Les 1 500 supporters ont porté leur équipe, créant une ambiance électrique.
Ces ingrédients ont transformé une finale tendue en un moment d’histoire pour Charleville-Mézières. Mais au-delà des chiffres, c’est l’émotion qui restera gravée.
Amel Bouderra : Une Fin de Carrière en Apothéose
Pour Amel Bouderra, cette victoire a une saveur particulière. À 36 ans, la capitaine des Flammes disputait sa dernière saison. Après 18 ans de fidélité à son club, elle a soulevé le trophée sous les ovations de Bercy. Un moment chargé d’émotion, partagé avec des fans qui la vénèrent.
« C’est plus qu’un titre. C’est une récompense pour toutes ces années », a-t-elle déclaré, les larmes aux yeux. Cette coupe est aussi un hommage à sa carrière, marquée par une passion indéfectible pour le basket ardennais.
Un Exploit Collectif
Si des individualités comme Chevaugeon, Dongue ou Brochant ont brillé, c’est l’esprit d’équipe qui a fait la différence. Les Flammes ont joué comme une seule entité, chaque joueuse apportant sa pierre à l’édifice. De la défense acharnée aux passes millimétrées, tout semblait fluide.
| Joueuse | Points | Rôle clé |
|---|---|---|
| Sara Chevaugeon | 18 | MVP, tirs décisifs |
| Leia Dongue | 14 | Domination sous le panier |
| Noémie Brochant | 11 | Tir à trois points décisif |
Ce tableau illustre la complémentarité des Flammes. Chaque joueuse a su répondre présente, transformant cette finale en un chef-d’œuvre collectif.
Les Supporters : Le Sixième Homme
Impossible de parler de cette victoire sans évoquer les fans. Les 1 500 supporters des Flammes, dont la moitié a acheté ses billets en moins de 27 secondes, ont transformé Bercy en une véritable fournaise. Leurs chants, leurs encouragements et leur ferveur ont donné des ailes à l’équipe.
« On sentait leur énergie à chaque action. Ils nous ont portées », a souligné Leia Dongue. Ce lien unique entre les Flammes et leurs fans est l’une des raisons de cet exploit.
Et Maintenant ?
La victoire en Coupe de France n’est qu’une étape. Les Flammes, qualifiées pour les demi-finales du championnat face à Tarbes, rêvent désormais d’un doublé. Avec une équipe aussi soudée et des joueuses en pleine confiance, tout semble possible.
Mais pour l’heure, Charleville-Mézières savoure. Cette coupe, la première de l’histoire du club, est une récompense pour des années de travail, de sacrifices et de passion. Elle est aussi une promesse : les Flammes sont là pour durer.
Pourquoi Cette Victoire Compte
Au-delà du trophée, ce succès est un symbole. Il montre que la persévérance paie, que les petites villes comme Charleville-Mézières peuvent rivaliser avec les géants. Il met aussi en lumière le basket féminin, souvent éclipsé par son pendant masculin, mais tout aussi spectaculaire.
Pour les jeunes filles qui rêvent de basket, cette victoire est une inspiration. Elle prouve que le talent, le travail et la cohésion peuvent mener au sommet, même face à des adversaires redoutables comme Bourges.
Un Match Gravé dans les Mémoires
Le 26 avril 2025 restera une date clé pour les Flammes Carolo. Ce jour-là, elles ont non seulement remporté un titre, mais elles ont aussi écrit une page d’histoire. Dans les rues de Charleville-Mézières, on parle déjà de ce tir de Noémie Brochant, de l’énergie de Sara Chevaugeon, de la légende d’Amel Bouderra.
Et si c’était le début d’une nouvelle ère pour le basket ardennais ? Une chose est sûre : cette Coupe de France 2025 n’est pas qu’un trophée. C’est une célébration de la passion, de la résilience et du sport. Alors, à quand le prochain exploit ?
