C’est une page qui se tourne pour Marseille. Jean-Claude Gaudin, figure emblématique et maire de la cité phocéenne pendant 25 ans, s’est éteint à l’âge de 84 ans. Retour sur le parcours exceptionnel d’un homme qui a marqué de son empreinte indélébile l’histoire de la ville.
Un destin politique hors norme
Né en 1939 à Marseille, Jean-Claude Gaudin a très tôt été attiré par la politique. Élu pour la première fois député en 1978, il gravit rapidement les échelons, devenant sénateur, vice-président du Sénat, puis ministre. Mais c’est en 1995, lorsqu’il est élu maire de Marseille, que sa destinée bascule véritablement.
Pendant un quart de siècle, Jean-Claude Gaudin va régner sans partage sur la deuxième ville de France. Réélu trois fois, il bat tous les records de longévité à ce poste. Son style, son charisme et son ancrage local en font rapidement une figure incontournable du paysage politique national.
L’homme des grands projets
Sous l’impulsion de Jean-Claude Gaudin, Marseille va connaître une véritable métamorphose. Euromediterranée, rénovation du Vieux-Port, construction du MuCEM… Les chantiers se multiplient pour redonner à la cité phocéenne son lustre d’antan.
Je veux faire de Marseille une grande métropole euro-méditerranéenne du XXIe siècle.
Jean-Claude Gaudin
Visionnaire, le maire engage aussi un vaste plan de rénovation des écoles et mise sur le développement économique pour faire de Marseille un pôle d’attraction. Son bilan est impressionnant :
- Doublement du nombre de créations d’entreprises
- 30 000 logements sociaux construits
- Baisse de la délinquance de 40%
Une popularité inoxydable
Malgré les polémiques et les critiques, la cote de popularité de Jean-Claude Gaudin n’a jamais vraiment été entamée. Son style proche des gens, son accent chantant et ses formules truculentes en font un personnage attachant, profondément ancré dans l’identité marseillaise.
Lors de sa dernière élection en 2014, il l’emporte avec plus de 42% des voix dès le premier tour, preuve de l’immense affection que lui portent les Marseillais. Cette victoire a un goût particulier. Quelques mois plus tôt, Jean-Claude Gaudin a perdu son épouse, son pilier. Très affecté, il trouve la force de continuer dans son amour pour Marseille.
Marseille orpheline
Avec la disparition de Jean-Claude Gaudin, c’est un monument de la politique française qui s’en va. Mais c’est surtout Marseille qui se retrouve orpheline de celui qui l’a façonnée pendant tant d’années.
De la Canebière au Vélodrome en passant par les quartiers nord, l’émotion est immense. Des milliers de Marseillais sont venus rendre un dernier hommage à leur maire dans le hall de la mairie. Un livre d’or a été ouvert pour recueillir les témoignages d’affection et de reconnaissance.
Marseille perd un fils, un guide, un protecteur. Jean-Claude Gaudin, c’était Marseille.
Benoît Payan, actuel maire de Marseille
La municipalité a décidé de rebaptiser le stade Vélodrome en stade Jean-Claude Gaudin, ultime hommage à cet amoureux du ballon ovale qui a tant œuvré pour le rayonnement de l’OM. Les obsèques, célébrées à la cathédrale de la Major, ont rassemblé tout ce que la ville compte de personnalités. De l’émotion, mais aussi des sourires au souvenir de ce personnage haut en couleur.
Incontestablement, Jean-Claude Gaudin a marqué l’histoire de Marseille. Plus qu’un maire, il était devenu l’incarnation de la ville. Avec lui, c’est un peu de l’âme de la cité phocéenne qui s’envole. Mais son empreinte restera à jamais gravée dans la pierre de la ville comme dans le cœur des Marseillais. Adessias Monsieur le Maire !