C’est sur les routes de Singapour que Mark Cavendish, monument du cyclisme mondial, a décidé de mettre un terme à sa prodigieuse carrière. Le sprinteur britannique de 39 ans a remporté ce dimanche le Critérium de Singapour, ultime course d’une carrière jalonnée de succès. Une victoire acquise au sprint, comme un symbole pour celui que l’on surnomme “le missile de l’île de Man”, devant les belges Jasper Philipsen et Arnaud De Lie.
Cavendish, qui avait annoncé la veille qu’il raccrocherait définitivement le vélo après cette course, n’a pas manqué de souligner la symbolique du moment au passage de la ligne. Formant un 35 avec ses doigts, en référence à son record de victoires d’étapes sur le Tour de France, le Britannique savourait cet épilogue idéal. Un dernier bouquet pour celui qui restera comme l’un des plus grands sprinteurs de l’histoire, une dernière explosion de joie pour l’un des coureurs les plus prolifiques de sa génération.
Une émotion palpable
Malgré la joie de la victoire, l’émotion était palpable chez Mark Cavendish à l’issue de la course. Le Britannique, récemment anobli par le Prince William, ne cachait pas son trouble au moment d’évoquer cette dernière danse :
Je suis vraiment ému. J’ai réalisé dans les cinq derniers tours que c’étaient les 15 derniers kilomètres de ma carrière, la dernière flamme rouge. J’étais tellement à la limite, la chaleur ici n’est pas très agréable pour moi. Je n’avais pas couru depuis le Tour de France, donc il me manquait un peu d’affûtage.
Conscient de tourner une page importante, celui que l’on surnommait “Cav” en a profité pour faire l’éloge de son sport :
Le cyclisme est tellement une forme de liberté, c’est un moyen de rencontrer des gens, d’être où tu as envie d’être. C’est un sport avec tellement de potentiel, un moyen de transport, un loisir, j’ai toujours cru en cela et j’ai toujours essayé d’aider à développer cela.
Un palmarès exceptionnel
Avec cette 162ème et dernière victoire, Mark Cavendish referme la page d’un des plus beaux palmarès du cyclisme moderne. Outre ses 35 victoires d’étapes sur le Tour de France, record co-détenu avec le légendaire Eddy Merckx, le Britannique s’est imposé comme un des sprinteurs les plus prolifiques de l’histoire.
Vainqueur à de multiples reprises sur les grands tours mais aussi sur les classiques, comme Milan-San Remo en 2009, Cavendish a marqué de son empreinte le cyclisme des années 2000 et 2010. Sacré champion du monde sur route en 2011, il a porté le maillot arc-en-ciel pendant une saison, ajoutant une ligne prestigieuse à un palmarès déjà fourni.
Et maintenant ?
Si les contours de la reconversion de Mark Cavendish restent à dessiner, le Britannique a laissé entendre qu’il pourrait rester impliqué dans le milieu, évoquant un possible rôle de conseiller au sein de sa dernière équipe, Astana. Une chose est sûre, celui qui a profondément marqué le peloton par ses exploits et sa longévité ne devrait pas s’éloigner trop longtemps des routes qu’il a tant arpentées.
Avec cette victoire d’adieux à Singapour, Mark Cavendish a ajouté un ultime chapitre à sa légende. Un épilogue en forme de symbole pour l’un des plus grands champions de sa génération. Le rideau se baisse, les jambes s’arrêtent, mais la légende, elle, ne s’éteindra pas de sitôt.