ActualitésInternational

Feux de forêt: Amérique battue par des records de pollution carbone en 2024

Copernicus révèle des records alarmants de pollution carbone en 2024 suite à des incendies intenses en Amérique. Les conséquences sur la qualité de l'air sont majeures, des villes comme Rio ont été touchées...

Les forêts d’Amérique du Nord et du Sud ont connu une vague de feux d’une intensité exceptionnelle en 2024. Selon le bilan annuel de l’observatoire européen Copernicus, ces incendies ont provoqué des taux de pollution carbone record dans plusieurs pays du continent, avec d’importantes répercussions sur la qualité de l’air.

Des incendies sans précédent au Nicaragua, en Bolivie et dans le Pantanal brésilien

Le Service de surveillance de l’atmosphère (CAMS) de Copernicus a identifié les Amériques comme les régions ayant le plus contribué aux émissions mondiales liées aux incendies cette année. Mark Parrington, expert du CAMS, souligne que certains incendies ont atteint des ampleurs historiques, notamment en Bolivie, dans le Pantanal et dans certaines parties de l’Amazonie.

Le Nicaragua se classe en tête de liste, avec les plus fortes émissions de carbone dues aux feux de forêt jamais enregistrées par le CAMS depuis le début de ses relevés en 2003. La Bolivie a également pulvérisé son précédent record annuel d’émissions lors d’une saison des incendies qualifiée « d’extrêmement intense ».

Au Brésil, c’est le Pantanal, vaste zone humide située au sud de l’Amazonie et réservoir majeur de biodiversité, qui a établi un nouveau record d’émissions dans l’État du Mato Grosso do Sul. Sur l’ensemble de l’Amazonie brésilienne, les incendies de végétation auraient relâché dans l’atmosphère environ 176,6 millions de tonnes de carbone en 2024 d’après les estimations de Copernicus.

Des panaches de fumée persistants au-dessus des grandes villes brésiliennes

Les conséquences de cette pollution atmosphérique se sont fait durement ressentir dans les métropoles d’Amérique du Sud. Des panaches de fumée denses ont envahi pendant plusieurs semaines des villes comme Brasilia, Rio de Janeiro et São Paulo, portant gravement atteinte à la qualité de l’air.

D’après une source proche du dossier, la persistance inhabituelle de ce smog incendiaire serait liée à des conditions météorologiques particulières qui ont ralenti la dispersion des particules fines. Un phénomène d’autant plus préoccupant que ces dernières pénètrent profondément les voies respiratoires et sont connues pour leurs effets délétères sur la santé.

Le Canada également touché, mais dans une moindre mesure qu’en 2023

Si l’Amérique du Sud a été la plus sévèrement impactée, l’Amérique du Nord n’a pas été épargnée pour autant. Le Canada a de nouveau connu des incendies « extrêmes » en 2024, bien qu’ils n’aient pas atteint le niveau catastrophique de l’année précédente qui restera gravé dans les mémoires.

La fréquence et l’intensité accrues de ces mégafeux sont les symptômes d’un dérèglement climatique qui s’emballe. Les forêts partent en fumée, la biodiversité part en cendres.

– Un expert français des feux de végétation

Sécheresse et réchauffement, les forêts sous haute tension

Les scientifiques sont formels : la recrudescence et l’aggravation des incendies observées ces dernières années sont directement liées au réchauffement climatique qui ne cesse de s’accentuer. Des températures plus élevées et des épisodes de sécheresse plus fréquents et intenses assèchent la végétation, constituant un combustible hautement inflammable à la merci de la moindre étincelle.

Alors que la saison des feux bat son plein, l’inquiétude grandit quant à la capacité des écosystèmes forestiers à encaisser des incendies toujours plus dévastateurs. Leur résilience pourrait rapidement atteindre ses limites si le rythme du changement climatique se maintient, mettant en péril les multiples services écologiques qu’ils nous rendent.

Ailleurs dans le monde, des situations contrastées

Au-delà des Amériques, le bilan de Copernicus fait état de situations variables :

  • L’Eurasie orientale, y compris les régions arctiques, a enregistré des émissions liées aux incendies supérieures à la moyenne.
  • En Europe, la saison des feux a été proche des normales, avec toutefois des épisodes marquants en Macédoine du Nord, en Grèce et dans les Balkans durant l’été, ainsi qu’au Portugal en septembre.
  • L’Asie du Sud-Est a maintenu une tendance à la baisse de ses émissions depuis deux décennies, malgré quelques incendies notables en Birmanie et au Laos.

Face à la multiplication des incendies extrêmes aux quatre coins du globe, il apparaît plus que jamais urgent d’enrayer la crise climatique et d’accroître les efforts de prévention. Nos forêts, véritables poumons verts de la planète, en dépendent. Notre avenir aussi.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.