En ce mercredi ensoleillé de juin, la ferme d’Antoine et Florence Gineau, nichée à Saint-Michel-Chef-Chef près de Saint-Nazaire, s’apprête à accueillir une foule de curieux pour une journée « traite ouverte ». Une initiative locale qui résonne au cœur d’un contexte national tendu pour le monde agricole, après un hiver marqué par une vague de contestation inédite. L’objectif ? Renouer le dialogue entre producteurs et consommateurs autour d’un sujet sensible : la transparence.
Une filière laitière sous pression
Malgré le succès de leur exploitation bio en circuit court, les Gineau n’ont pas été épargnés par la grogne qui a secoué la profession en début d’année. Florence Gineau témoigne :
Nous aussi, nous ressentons le poids de la bureaucratie, des retards incessants, des normes à tout va qui provoquent la méfiance des consommateurs.
– Florence Gineau, fermière en Loire-Atlantique
Elle pointe notamment du doigt les réglementations impénétrables sur la provenance des produits, qui sèment la confusion chez les clients. Ou encore l’usage abusif du terme « local » par des géants de l’agroalimentaire, qui entretient le doute.
Ouvrir les portes pour rétablir la confiance
Face à cette défiance grandissante, les Gineau misent sur la transparence. Les journées « traite ouverte » offrent une occasion unique de montrer les coulisses de leur métier :
- Rencontre avec les vaches de l’exploitation
- Démonstration de la traite et des processus de transformation
- Explications sur le cahier des charges bio et les circuits courts
L’an dernier, plus de 800 visiteurs, locaux et touristes, ont pu vivre cette expérience immersive. Une façon ludique et pédagogique de lever le voile sur les réalités du terrain. Florence Gineau insiste :
C’est important de montrer aux consommateurs que de la traite au produit acheté, nous maîtrisons ici 100% du parcours. Cela permet de rassurer les plus inquiets.
– Florence Gineau
Vers une reconnexion durable ?
Au-delà de l’aspect folklorique, ces journées portes ouvertes portent l’espoir d’un dialogue renouvelé entre le monde agricole et les consommateurs. Une nécessité pour dépasser les crises de confiance et valoriser les démarches vertueuses des producteurs engagés comme les Gineau.
Reste à savoir si cette quête de transparence locale trouvera un écho à plus grande échelle. Pour réconcilier durablement une profession sous tension et des citoyens en quête de sens, le chemin promet d’être encore long. Mais en ce mercredi de juin, à Saint-Michel-Chef-Chef, un pas symbolique est franchi. Un pas vers plus de proximité, pour réhumaniser notre rapport à ceux qui nous nourrissent.
