Le calvaire ne semble pas prêt de s’achever pour les familles des otages israéliens détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. En ce 500e jour de captivité, leurs proches se sont une nouvelle fois mobilisés pour réclamer leur libération, dans un contexte où l’espoir s’amenuise malgré un accord de cessez-le-feu en demi-teinte.
Des manifestations poignantes à Jérusalem
Ce lundi, des dizaines de personnes ont défilé dans les rues de Jérusalem, brandissant les portraits de leurs proches otages. Une marche symbolique qui les a conduits jusqu’à la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans l’espoir d’interpeller directement les plus hautes autorités du pays.
Les manifestants se sont ensuite rendus au Parlement, où ils ont été conviés à échanger avec des élus au sein de commissions. L’occasion pour eux de partager leur détresse et d’appeler à une action plus ferme du gouvernement pour obtenir la libération des captifs.
Le désarroi des mères
Parmi les intervenants, Einav Tzangauker, dont le fils Matan est aux mains du Hamas depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023, a livré un témoignage déchirant. Devant les parlementaires, cette mère de famille, figure de proue du combat des proches d’otages, a confié avoir « les yeux brûlés par les larmes » versées depuis 500 jours. Un appel vibrant à « tout faire » pour ramener les captifs « en vie ».
Les yeux brûlés par les larmes que je verse depuis 500 jours.
Einav Tzangauker, mère d’un otage à Gaza
Une vidéo déchirante et des doutes sur l’accord
Pour Mme Tzangauker, la douleur a été ravivée début décembre, quand le Hamas a diffusé une vidéo de son fils Matan, capturé avec sa compagne dans leur maison du kibboutz Nir Oz. Des images insoutenables pour une mère rongée par l’inquiétude.
De son côté, Shimon Or, oncle d’Avinatan Or enlevé lors du festival de musique Nova, s’est montré très pessimiste. Convaincu que le Hamas « ne rendra jamais tous les otages », il s’est dit « en colère » contre l’accord de cessez-le-feu qui, selon lui, « met en danger la vie des otages encore à Gaza ». Un accord qui prévoit la libération d’une partie seulement des captifs.
Un « devoir moral » de libérer les otages
Au Parlement, des voix se sont élevées pour rappeler la responsabilité d’Israël envers les otages. Le député Yossi Taieb, président de la commission de l’Éducation, a martelé que l’État avait le « devoir moral » de « les sortir de l’enfer ». « Nos frères et sœurs sont depuis 500 jours en captivité, en enfer, on pense à eux à chaque instant », a-t-il insisté.
Une trêve en demi-teinte
Si l’accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier, a permis de libérer 19 otages israéliens contre plus d’un millier de prisonniers palestiniens, son bilan reste mitigé. Au total, 33 captifs, dont 8 sont décédés, doivent être remis à Israël d’ici au 1er mars, en échange de 1900 détenus palestiniens supplémentaires.
Une situation inextricable pour les familles d’otages qui se sentent abandonnées et réclament des actes forts. Alors que d’autres rassemblements sont prévus dans la journée à Jérusalem et Tel-Aviv, leur combat est loin d’être terminé. Après 500 jours d’enfer, l’espoir d’une issue heureuse s’amenuise, mais la mobilisation, elle, ne faiblit pas.