C’est une scène qui en dit long sur le climat délétère régnant actuellement à l’Assemblée nationale. Lors de l’élection très disputée au perchoir ce mardi, le benjamin de l’hémicycle Flavien Termet a été aux premières loges d’un accrochage révélateur entre députés de bords opposés. Le jeune élu RN a en effet eu maille à partir avec l’insoumis Sébastien Delogu, qui a purement et simplement refusé de lui serrer la main dans un geste de provocation assumée.
Une poignée de main snobée sous haute tension
Posté près de l’urne à bulletins, comme le veut la tradition pour le plus jeune député, Flavien Termet a tendu la main à chacun de ses collègues venus voter. Mais arrivé au tour de Sébastien Delogu, le rituel de courtoisie républicaine a tourné court. « Il a répondu en bombant le torse comme un coq », raconte le benjamin, encore éberlué par l’attitude de son homologue insoumis.
Non content de ce camouflet, le député LFI a ensuite toisé Flavien Termet du regard, le mettant mal à l’aise. « Il m’a prononcé ces mots-là d’un ton très agressif : ‘tu es un fada toi, tu es fou ou quoi…’ », rapporte le jeune député, qui s’est demandé s’il se trouvait vraiment dans l’enceinte solennelle du Palais Bourbon…
« On se serait cru dans les quartiers nord de Marseille »
Sous le choc, le député mariniste a eu l’impression d’être propulsé dans un tout autre environnement que l’Assemblée nationale. « On s’est demandé si on était à l’hémicycle ou dans les quartiers nord de Marseille », lâche-t-il, déplorant que la France Insoumise « bordélise » ainsi les travaux parlementaires « depuis plus de deux ans ».
Je lui ai tendu la main comme à chaque député (…) il a répondu en bombant le torse comme un coq.
Flavien Termet, député RN et benjamin de l’Assemblée
Le comportement « inadmissible » de LFI dans le viseur
Si Flavien Termet dit ne pas vouloir s’« attarder » outre mesure sur cet incident, il y voit néanmoins une illustration éclatante des méthodes employées par les insoumis au Palais Bourbon. Jugeant « proprement inadmissible » leur comportement, il pointe la responsabilité de LFI dans la dégradation des débats.
Reste à savoir si ce coup d’éclat en marge de l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale est annonciateur de nouvelles turbulences dans l’hémicycle. Une chose est sûre, les tensions partisanes atteignent des sommets inédits en ce début de mandature.
Vers une nouvelle saison d’affrontements politiques ?
Avec une majorité relative, un RN renforcé et une NUPES remontée, tous les ingrédients semblent réunis pour une année parlementaire électrique. Les provocations et invectives risquent fort de se multiplier dans un climat de plus en plus délétère, loin de l’apaisement et du dialogue prônés par le gouvernement.
Face aux coups de sang des uns et des autres, il reviendra au nouveau titulaire du perchoir de faire respecter la nécessaire courtoisie entre élus de la nation. Un défi de taille pour Yaël Braun-Pivet, qui devra imposer son autorité pour éviter que l’Assemblée ne sombre davantage dans la brutalité des échanges.
