C’est un coup de tonnerre dans le paysage religieux français. Mercredi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé l’interpellation et l’expulsion imminente d’un imam sénégalais radicalisé, basé dans le département de l’Aube. Les chefs d’accusation sont lourds : prêches ouvertement discriminatoires, notamment à l’égard des femmes. Une décision choc qui illustre la volonté du gouvernement de muscler sa lutte contre le séparatisme religieux.
Un imam aux prêches controversés
Gérald Darmanin n’a pas mâché ses mots pour fustiger le comportement de cet imam qui, selon lui, n’a « rien à faire sur le territoire de la République ». Il lui est reproché d’avoir tenu des propos particulièrement discriminatoires lors de ses prêches, affirmant notamment que « les femmes doivent rester chez elles » et que « les musulmans ne doivent pas se mélanger aux non-musulmans ». Des positions rétrogrades et communautaristes, totalement contraires aux valeurs de la France.
Ces personnes n’ont rien à faire sur le territoire de la République.
– Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur
Une procédure d’expulsion express
Grâce aux récentes lois sur l’immigration et le séparatisme, portées par Gérald Darmanin lui-même, la procédure d’expulsion de cet imam radicalisé a pu être menée tambour battant. Interpellé à son domicile à 7h20 ce mercredi matin, il a été immédiatement conduit au commissariat de Troyes pour se voir notifier son arrêté d’expulsion. Son éloignement du territoire français, via l’aéroport de Roissy, est prévu dans la journée. Une rapidité et une fermeté voulue par le gouvernement pour marquer les esprits.
Le séparatisme religieux dans le viseur
Cette expulsion médiatisée s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le séparatisme religieux, érigée en priorité par l’exécutif. Face à la montée des prêches radicaux et discriminatoires, le gouvernement entend frapper vite et fort pour réaffirmer les valeurs de la République. Laïcité, égalité homme-femme, refus du communautarisme… Autant de principes que certains imams radicalisés sont accusés de piétiner dans leurs discours.
Pour Gérald Darmanin, ce combat est crucial pour préserver le pacte républicain. En ciblant les prêcheurs les plus radicaux, le ministre entend envoyer un message clair : aucun séparatisme religieux ne sera toléré en France. Un avertissement qui vise particulièrement la mouvance islamiste radicale, dont certains imams se font les relais. Reste à savoir si ces expulsions spectaculaires suffiront à endiguer un phénomène profondément enraciné dans certains territoires.
Un nouvel arsenal législatif
Pour mener à bien ce combat, Gérald Darmanin peut s’appuyer sur un arsenal législatif renforcé ces dernières années. La loi sur l’immigration et celle sur le séparatisme lui donnent en effet des outils puissants pour agir vite et fort contre les imams radicalisés. Là où les procédures pouvaient autrefois s’enliser pendant des mois, voire des années, le ministre affirme pouvoir désormais expulser ces prêcheurs controversés en 24 heures. Un véritable changement de paradigme.
Désormais, avec la loi immigration et la loi contre le séparatisme que j’ai portées, nous avons la possibilité d’expulser des imams radicalisés en 24 heures.
– Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur
Au-delà de l’effet d’annonce, c’est donc bien une nouvelle doctrine qui se dessine dans la lutte contre le séparatisme religieux. En ciblant directement les imams radicalisés, le gouvernement espère tarir le flot des prêches haineux et discriminatoires qui gangrènent certains lieux de culte. Une stratégie offensive qui ne manquera pas de susciter le débat, entre ceux qui y voient une juste fermeté républicaine et ceux qui craignent une stigmatisation de la communauté musulmane.
Une chose est sûre : avec cette expulsion express, Gérald Darmanin marque un nouveau coup d’éclat dans son combat contre le séparatisme. Un signal fort envoyé aux imams tentés par la surenchère communautariste et la remise en cause des valeurs républicaines. Mais aussi un avertissement à l’ensemble de la société française : face à la radicalisation religieuse, l’État entend reprendre la main, quitte à bousculer certains principes. Un pari risqué, dont l’avenir dira s’il permet réellement de faire reculer le séparatisme, ou s’il ne fait qu’attiser les tensions communautaires.