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Expulsion de Militants en Cisjordanie : Tensions autour des Oliviers

32 militants étrangers expulsés d’Israël pour avoir aidé à la récolte des olives en Cisjordanie. Une décision controversée au cœur de violences croissantes. Que se passe-t-il vraiment dans les oliveraies ?

Dans les oliveraies de Cisjordanie, la récolte des olives, tradition ancestrale, devient chaque année un symbole de résistance et de tensions. Cette saison, un événement a marqué les esprits : l’expulsion de 32 militants étrangers venus soutenir les agriculteurs palestiniens. Pourquoi cette décision brutale ? Quelles dynamiques se cachent derrière cet acte, et que nous dit-il des relations complexes dans cette région occupée ?

Une Récolte sous Haute Tension

La récolte des olives en Cisjordanie n’est pas qu’une activité agricole : elle incarne un acte de souveraineté pour les Palestiniens, qui cultivent ces terres depuis des générations. Cependant, cette période est souvent marquée par des violences. Des actes de vandalisme, des arbres arrachés et des agressions de colons contre les agriculteurs locaux sont régulièrement signalés. Cette année, la situation s’est encore tendue avec l’intervention des autorités israéliennes contre des bénévoles internationaux.

Les 32 militants, originaires de divers pays, étaient venus pour accompagner les agriculteurs dans leurs champs, espérant que leur présence dissuaderait les actes hostiles. Leur expulsion, ordonnée par le ministre israélien de la Justice, soulève des questions sur la liberté d’action des organisations humanitaires dans les territoires occupés.

L’Expulsion : Une Décision Controversée

Le 19 octobre, 32 bénévoles internationaux ont été arrêtés dans une oliveraie près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Parmi eux, Rudy Schulkind, un Britannique de 30 ans, a partagé son expérience. Selon lui, les militants ont été arrêtés après que la zone où ils travaillaient a été déclarée zone militaire, une pratique qu’il considère comme un moyen de restreindre les activités des agriculteurs palestiniens.

Nous n’avons jamais été présentés devant un juge, raconte Rudy Schulkind. Après 72 heures de détention, nous avons été expulsés sans autre forme de procès.

Cette décision a été prise sur ordre du ministre de la Justice, en collaboration avec le ministre de la Sécurité nationale. Les autorités israéliennes ont justifié l’expulsion en accusant les militants d’avoir violé un ordre militaire et d’être affiliés à l’UAWC (Union des comités de travail agricole), une organisation palestinienne dédiée au développement agricole. En 2021, Israël avait classé cette ONG, ainsi que cinq autres, comme organisation terroriste, une décision largement critiquée par les Nations unies.

Le Rôle des Militants Internationaux

Pourquoi des étrangers viennent-ils risquer l’expulsion pour aider à cueillir des olives ? Leur présence est perçue comme un rempart contre les violences. Dans les zones rurales de Cisjordanie, où les affrontements entre colons israéliens et agriculteurs palestiniens sont fréquents, les militants internationaux jouent un rôle de témoins et de protecteurs. Leur simple présence peut dissuader les actes d’agression, documenter les incidents et attirer l’attention internationale sur la situation.

Pourtant, leur engagement n’est pas sans risques. Outre les arrestations, les bénévoles font face à des conditions difficiles, des intimidations et, dans certains cas, des violences physiques. Malgré cela, leur détermination reste intacte, portée par une conviction profonde en la justice et la solidarité.

L’UAWC et la Campagne Nationale

L’UAWC, bien que pointée du doigt par les autorités israéliennes, est une organisation à but non lucratif qui soutient les agriculteurs palestiniens depuis des décennies. Selon Fouad Abou Seif, son directeur général, les militants expulsés participaient à une campagne nationale impliquant plusieurs ONG palestiniennes et le ministère palestinien de l’Agriculture. Cette initiative vise à protéger les agriculteurs et à promouvoir la résilience face aux défis imposés par l’occupation.

L’UAWC n’est qu’un membre de cette campagne, pas son organisateur, précise Fouad Abou Seif. Ces arrestations sont une tentative de criminaliser notre travail.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a également réagi, condamnant fermement ces expulsions. Cette position reflète un sentiment plus large de frustration face à ce que beaucoup perçoivent comme une restriction systématique des droits des Palestiniens à cultiver leurs terres.

Une Violence Croissante dans les Oliveraies

La récolte des olives 2025 a été particulièrement marquée par des actes de vandalisme. Des arbres centenaires ont été détruits, des champs incendiés, et des agriculteurs ont été attaqués. Ces incidents ne sont pas nouveaux, mais leur intensité semble croître, alimentée par les tensions entre les communautés locales et les colons.

Quelques faits marquants de la saison 2025 :

  • Des dizaines d’arbres détruits dans plusieurs villages.
  • Des agressions physiques signalées contre des agriculteurs.
  • Des zones agricoles déclarées zones militaires pour limiter l’accès.

Ces actes de violence ne se limitent pas aux agriculteurs. Les militants internationaux, en se plaçant aux côtés des Palestiniens, deviennent également des cibles. Pourtant, leur engagement continue de mobiliser des volontaires du monde entier, déterminés à faire entendre la voix des agriculteurs.

Un Contexte Politique Explosif

L’expulsion des militants s’inscrit dans un contexte plus large de tensions politiques. Les colonies israéliennes en Cisjordanie, considérées comme illégales par une grande partie de la communauté internationale, continuent de s’étendre, exacerbant les conflits fonciers. Les agriculteurs palestiniens se retrouvent souvent privés d’accès à leurs terres, coincés entre des restrictions militaires et des actes d’intimidation.

La décision de classer l’UAWC comme organisation terroriste en 2021 a également des répercussions durables. Cette mesure, qui n’a pas été soutenue par des preuves convaincantes selon plusieurs observateurs internationaux, limite la capacité des ONG à opérer librement. Elle reflète une volonté de contrôler les activités de soutien aux Palestiniens, qu’elles soient locales ou internationales.

Que Nous Dit Cette Expulsion ?

L’expulsion des 32 militants étrangers n’est pas un incident isolé. Elle met en lumière les défis auxquels font face ceux qui cherchent à soutenir les Palestiniens dans leur lutte quotidienne. Elle interroge également le rôle des autorités dans la gestion des tensions en Cisjordanie, où les agriculteurs se battent non seulement pour leurs récoltes, mais aussi pour leur droit à exister sur leurs terres.

Pour les militants comme Rudy Schulkind, cette expérience, bien que difficile, renforce leur détermination. Ils continuent de croire que leur présence peut faire une différence, même face à des obstacles croissants. Leur histoire est celle d’une solidarité internationale qui persiste, malgré les pressions.

Aspect Détails
Nombre de militants expulsés 32
Lieu de l’incident Naplouse, Cisjordanie
Raison officielle Violation d’un ordre militaire
Organisation impliquée UAWC (membre d’une campagne nationale)

En conclusion, l’expulsion de ces militants met en lumière les tensions persistantes en Cisjordanie, où la récolte des olives devient un champ de bataille symbolique. Les agriculteurs palestiniens, soutenus par des volontaires internationaux, continuent de faire face à des défis immenses, dans un contexte où chaque olivier représente bien plus qu’un arbre : un symbole de résilience et d’espoir. Que réserve l’avenir pour ces terres disputées ? La réponse reste incertaine, mais la solidarité internationale pourrait bien jouer un rôle clé dans les années à venir.

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