Imaginez un lieu où les coups de poing de Rocky rencontrent les vagues surfées par Brice, où un bobsleigh jamaïcain côtoie un casque de légende automobile. À Nice, une exposition temporaire transforme cette vision en réalité, fusionnant deux univers passionnants : le sport et le cinéma. Prévue pour ouvrir ses portes le 11 avril 2025, cette initiative audacieuse promet de captiver les curieux comme les aficionados, mais derrière les projecteurs, son montage relève d’un véritable parcours du combattant.
Un Projet Hors Normes au Cœur de Nice
Dans un musée niché au sein d’un stade emblématique, l’exposition baptisée « Action ! » s’apprête à célébrer les 130 ans du cinéma sous un angle inédit. L’idée ? Mettre en lumière les liens profonds entre le 7e art et les exploits sportifs à travers une centaine d’objets soigneusement sélectionnés. Mais ce qui rend ce projet si spécial, c’est son ambition : raconter des histoires universelles dans un espace de seulement 600 m², tout en surmontant des obstacles logistiques et créatifs colossaux.
Une Genèse semée d’Embuches
Tout commence avec une intuition : et si le sport et le cinéma, ces deux géants culturels, n’avaient jamais été réunis dans une exposition d’envergure ? D’après une source proche du projet, cette idée germe depuis près d’une décennie, inspirée par un ouvrage de référence sur le sujet. Pourtant, le chemin vers sa concrétisation est loin d’être une ligne droite.
Initialement, les porteurs du projet visent une institution parisienne prestigieuse. Mais après des mois d’attente, c’est un refus poli. Une ville des Hauts-de-Seine est alors approchée : un oui enthousiaste, vite suivi d’un recul pour des raisons financières. Même une célèbre cité du cinéma sur la Côte d’Azur décline. Finalement, c’est à Nice que le projet trouve un écho, dans un musée prêt à relever le défi malgré un calendrier serré.
« On a dit oui tout de suite, c’était une opportunité à ne pas manquer. »
– Une responsable du musée
Des Objets qui Racontent des Histoires
À une semaine de l’ouverture, l’effervescence est palpable. Dans les salles, des pièces uniques affluent encore. Parmi elles, un fusil photographique datant de 1882, ancêtre de la caméra, prêté par une institution académique française. Non loin, un casque ayant appartenu à une légende de la Formule 1, issu d’une collection princière, évoque un documentaire primé. Chaque objet est une porte ouverte sur un film culte, une époque, une émotion.
Mais réunir ces trésors n’a rien d’une promenade de santé. Les organisateurs ont dû jongler avec des refus, des coûts exorbitants et des contraintes inattendues. Par exemple, obtenir une paire de gants portée dans un célèbre film de boxe des années 70 ? Un rêve brisé par des frais de transport et d’assurance jugés « monstrueux » par l’équipe.
- Fusil photographique : inventé pour capturer le mouvement.
- Casque de pilote : symbole d’un documentaire marquant.
- Planche de surf : clin d’œil à une comédie française culte.
Les Stars et Leurs Reliques
Pour enrichir l’exposition, des figures du cinéma français ont été sollicitées. Un acteur oscarisé a accepté de prêter une planche de surf emblématique d’un film humoristique sorti en 2005. Un autre, connu pour son rôle de cycliste malchanceux, a retrouvé un maillot dans ses archives personnelles. Même un masque porté par une icône du football dans un film britannique de 2009 a traversé la Manche pour rejoindre Nice.
Cependant, la chasse aux reliques n’est pas toujours fructueuse. Un maillot d’une comédie sur le football des années 70 ? Introuvable, malgré les appels à un célèbre réalisateur et à un ancien entraîneur. Quant à un accessoire d’un film sur des nageurs synchronisés, l’équipe a dû se contenter d’un don tardif, faute de temps.
Un Défi Logistique et Créatif
Monter une exposition en un an, c’est un pari risqué. « Idéalement, il faut deux ans pour un projet de cette ampleur », confie une coordinatrice, les mains gantées pour manipuler les pièces fragiles. Le thème, vaste et foisonnant, complique encore la tâche : comment choisir entre des dizaines de films légendaires et leurs objets associés ?
Le musée a puisé dans ses propres réserves – près de 45 000 objets et 400 000 documents – pour fournir la moitié des pièces. Des affiches rares, comme celle d’un film muet de 1915 ou d’un classique d’arts martiaux des années 70, côtoient des créations plus récentes. Mais pour les pièces manquantes, il a fallu ruser, négocier, et parfois renoncer.
« Sur le thème sport et cinéma, il y a trop d’histoires à raconter. »
– Une responsable des expositions
Quand le Cinéma Prend Vie
Les visiteurs pourront admirer des objets qui ont marqué l’histoire du cinéma. Une caméra révolutionnaire utilisée pour un film de boxe des années 70, une réplique d’un bobsleigh jamaïcain qui a inspiré une comédie culte, ou encore un tableau de bord d’une voiture de course tiré d’un blockbuster de 2019. Chaque pièce est choisie pour évoquer une scène gravée dans les mémoires.
Pour les pièces introuvables, l’équipe a opté pour des reconstitutions. Une artiste locale a ainsi recréé un bobsleigh en polystyrène, fidèle au modèle original, avec un bonus : les visiteurs pourront s’y installer pour une photo. « C’est mieux d’avoir l’original, mais une bonne réplique vaut mieux que rien », explique une dirigeante du musée.
Les Coulisses d’une Affiche
L’affiche de l’exposition a elle aussi son histoire. L’équipe rêvait d’y faire figurer une star hollywoodienne en boxeur, mais les négociations avec son entourage ont échoué. Résultat : trois versions alternatives, dont une avec une planche de surf et une autre évoquant subtilement un ring, sans risquer de litige.
Ce choix reflète une contrainte récurrente : le budget. Avec des ressources limitées, l’équipe a privilégié les extraits de films – plus d’une heure au total – plutôt que des prêts coûteux. Une décision qui donne à l’exposition une dimension immersive unique.
Un Hommage aux Classiques
De Charlot boxeur à Rasta Rockett, en passant par des films de combat légendaires, l’exposition rend hommage aux œuvres qui ont uni sport et cinéma. Un fac-similé du scénario d’un chef-d’œuvre de 1980, annoté par son réalisateur et son acteur principal, dévoile les coulisses d’une scène culte. Ailleurs, un judogi d’un film récent sur le judo, envoyé depuis la Géorgie, rappelle que le sport transcende les frontières.
Ces pièces, souvent obtenues après des mois de tractations, témoignent d’une passion partagée. « Dès qu’on mentionne le musée, les prêteurs savent que leurs objets seront bien conservés », assure un commissaire de l’exposition.
Un Événement Ancré dans l’Actualité
Programmée après une année record pour le musée – plus de 100 000 visiteurs en 2024 –, cette exposition s’inscrit dans un contexte particulier. Elle précède une autre ambition : devenir le conservatoire des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Déjà, des médailles, des tenues et une planche de surf d’un champion tahitien rejoignent les collections.
À plus long terme, le musée se prépare à accueillir les Jeux d’hiver 2030, prévus en partie à Nice. Une continuité logique pour un lieu qui veut allier héritage et modernité.
Événement | Date | Lieu |
Exposition « Action ! » | 11 avril – 16 novembre 2025 | Nice |
Jeux d’hiver 2030 | 2030 | Alpes françaises |
Pourquoi Ça Vaut le Détour ?
Avec un billet à 8 € (ou 10 € avec l’exposition permanente), et une entrée gratuite pour les moins de 18 ans, cette expérience s’adresse à tous. Elle mêle nostalgie, découverte et interactivité – qui n’a jamais rêvé de poser sur un bobsleigh ? – tout en célébrant des films qui ont marqué des générations.
Plus qu’une exposition, c’est une plongée dans l’histoire croisée de deux passions universelles. Un défi relevé avec brio, malgré les obstacles, qui prouve que la créativité peut triompher des contraintes.
À retenir : Une exposition rare, des objets uniques, et une aventure humaine à découvrir dès le 11 avril 2025.