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Exposition Inédite Des Fragments Du Jubé De Notre-Dame De Paris

Une exposition exceptionnelle dévoile pour la première fois des fragments du jubé de Notre-Dame, découverts lors de la reconstruction de la cathédrale. Admirez ces trésors médiévaux aux couleurs éclatantes et plongez dans l'histoire fascinante de ce joyau architectural. L'exposition "Faire parler les pierres" est à découvrir dès maintenant au Musée de Cluny à Paris...

C’est une découverte archéologique majeure qui sort de l’ombre pour la première fois. Des fragments du jubé de la cathédrale Notre-Dame de Paris, mis au jour lors des travaux de reconstruction suite à l’incendie dévastateur de 2019, sont actuellement exposés au Musée de Cluny, aussi appelé Musée national du Moyen Âge, à Paris. Une occasion unique d’admirer ces trésors cachés, témoins de l’art médiéval dans toute sa splendeur.

Le jubé de Notre-Dame se dévoile

Érigé vers 1230, le jubé de Notre-Dame était une tribune en pierre richement ornée de statues, séparant le chœur de la nef où se tenaient les fidèles. Malheureusement, cette œuvre d’art a été détruite au 18ème siècle, ne laissant que quelques fragments découverts lors des restaurations menées par Eugène Viollet-le-Duc au 19ème.

Mais les fouilles préventives réalisées pendant la reconstruction actuelle ont permis de mettre au jour un véritable trésor : un millier de fragments dont 700 polychromes, sur seulement 15m2. Un aperçu fascinant de ce que devait être ce joyau architectural.

Des sculptures d’une finesse exceptionnelle

La trentaine de fragments exposés au Musée de Cluny jusqu’au 16 mars 2025 laisse sans voix. La délicatesse des visages aux expressions graves, le détail d’une main, les motifs animaliers s’abritant sous les feuillages des frises… Le tout rehaussé de couleurs d’une vivacité incroyable – rouge vif, bleu profond, dorures – mais d’une grande fragilité.

Quand on les a découverts, la peinture n’était plus du tout adhérente. Dès qu’on touchait la pierre du doigt, elle partait.

Christophe Besnier, archéologue de l’Inrap responsable des opérations à Notre-Dame

Un minutieux travail de stabilisation et de recherche est en cours pour étudier, comprendre et peut-être reconstituer en 3D ce chef-d’œuvre disparu. Un véritable défi lancé aux archéologues et restaurateurs.

Un parcours chaotique pour les sculptures de Notre-Dame

L’exposition du Musée de Cluny ne se limite pas aux fragments du jubé. Elle présente également des sculptures provenant du décor extérieur de la cathédrale, dont certaines n’avaient pas été réexaminées depuis 40 ans.

Arrachées et dispersées pendant la Révolution Française, partiellement remontées grâce à des morceaux retrouvés au fil des années, comme ceux du portail Sainte-Anne exhumés lors de travaux dans le 9ème arrondissement en 1977, ces statues ont connu bien des mésaventures avant de retrouver une nouvelle jeunesse grâce aux avancées technologiques.

La science au service de l’art médiéval

Nettoyage, remontage, imagerie scientifique… Les sculptures font l’objet de toutes les attentions pour percer leurs secrets. Sur un buste, une fine inscription “PAULLUS” a ainsi pu être décelée, permettant d’identifier Saint Paul. Les reliefs d’un linteau révèlent des dégradés de couleurs, du livide à l’incarnat, évoquant le passage de la mort à la vie éternelle.

Là où nous pensions avoir affaire de manière définitive à des anonymes perdus pour la science, en réalité, il y a moyen de pousser un peu les modes d’investigation.

Damien Berné, commissaire de l’exposition

Cette exposition marque une étape importante, au moment où le chantier de Notre-Dame s’achève en vue d’une réouverture au public le 8 décembre. Mais ce n’est qu’un début. Les recherches se poursuivent pour continuer de faire parler ces pierres et de lever le voile sur les mystères et les splendeurs de l’art médiéval. Un pan de notre histoire qui revit sous nos yeux ébahis.

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