Le musée du Quai Branly à Paris nous invite à un voyage captivant au cœur de la civilisation Mexica, qui a dominé le Mexique entre le XIVe et le XVIe siècle. Cette exposition, à la fois fascinante et terrifiante, nous plonge dans l’univers de cet empire mésoaméricain qui a précédé l’arrivée des conquistadores espagnols. À travers des pièces splendides et un propos parfois discutable, l’exposition nous dévoile les multiples facettes de cette culture précolombienne.
Un peuple mythique venu d’Aztlan
Les Mexicas, aussi connus sous le nom d’Aztèques, se disaient originaires d’Aztlan, une île mythique du nord-ouest de la Mésoamérique. Guidés par Huitzilopochtli, dieu du Soleil et de la guerre, ils ont entrepris un long périple qui les a menés jusqu’à Tenochtitlan, leur capitale, située sur une île du lac Texcoco. Là, ils ont bâti un empire puissant et redouté, qui a atteint son apogée au début du XVIe siècle.
Des dieux assoiffés de sang
La religion occupait une place centrale dans la société Mexica. Leurs dieux, tels que Tlaloc, dieu de la pluie, ou Quetzalcoatl, le serpent à plumes, étaient vénérés dans des temples majestueux. Mais cette dévotion avait un prix : les sacrifices humains. Pour s’assurer les faveurs divines, les Mexicas offraient le sang et le cœur des victimes, souvent des prisonniers de guerre.
Les Mexicas croyaient que le sang humain était nécessaire pour nourrir le Soleil et assurer la survie de l’univers.
– Michel Graulich, spécialiste des religions mésoaméricaines
Un art raffiné et monumental
Malgré la violence de certains rituels, la civilisation Mexica a produit des œuvres d’art remarquables. Sculptures monumentales, bijoux en or, masques en turquoise… L’exposition du Quai Branly met en lumière le savoir-faire et la créativité des artisans Mexicas. On découvre aussi l’architecture grandiose de Tenochtitlan, avec sa pyramide double dédiée à Huitzilopochtli et Tlaloc.
- La pierre du Soleil, un monolithe de 25 tonnes, est l’une des pièces maîtresses de l’exposition.
- Des ornements en plumes, témoins du faste de la cour impériale, sont également présentés.
Un héritage controversé
Si l’exposition met en avant la richesse culturelle des Mexicas, elle n’occulte pas pour autant les aspects plus sombres de cette civilisation. La présence de crânes et de squelettes rappelle la réalité des sacrifices humains. Certains pourront être choqués par cette violence, mais il est important de ne pas juger le passé avec nos valeurs contemporaines.
Les Mexicas étaient de redoutables guerriers et des conquérants impitoyables. Leur chute face à une poignée d’Espagnols ne doit pas faire oublier qu’ils ont soumis de nombreux peuples.
– Davíd Carrasco, professeur d’études latino-américaines à Harvard
L’exposition Les Mexicas au musée du Quai Branly est une plongée passionnante dans une civilisation à la fois envoûtante et dérangeante. Entre émerveillement devant la beauté des œuvres et malaise face à la cruauté de certaines pratiques, le visiteur ressort avec une vision nuancée de cet empire précolombien. Une expérience muséale marquante, à découvrir jusqu’au 20 janvier 2025.
